Le DG de la Bourse d’Alger : «Les opérateurs privés sont réticents»
Créée en 1997, la Bourse d’Alger peine encore à attirer les investisseurs. Actuellement, seules cinq entreprises sont cotées sur le marché des titres de capitaux (deux du secteur public et trois du secteur privé). Invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio algérienne, Yazid Benmouhoub, directeur général de cette institution financière nationale, impute cette frilosité des patrons à l’absence d’une «culture boursière» et aux facilités d'accès des sociétés à des financements bonifiés auprès des banques, une situation, dit-il, qui pourrait très vite changer «en raison du contexte actuel». Pour amener plus d'entreprises à intégrer la Bourse, il plaide pour un changement du modèle de financement dont elles bénéficient de la part des organismes financiers et du budget de l’Etat afin, explique-t-il, qu’elles assurent désormais celui-ci par le biais du marché. Dans ce sens, il rappelle que le Conseil des participations de l’Etat (CPE) vient de lister huit sociétés publiques aptes à intégrer la Bourse d’Alger dont la première, la cimenterie d’Aïn El-Kebira, devrait le faire incessamment. Il reconnaît qu’il y a chez la Bouse d’Alger un déficit d’informations auprès des agents économiques et une insuffisance de communication pour les inciter à rejoindre cette institution. Il tient à rassurer en affirmant que le fait pour eux d’aller en Bourse ne les expose nullement à des risques de perte de leur société, généralement familiale. Il signale qu’en coopération avec les Chambres de commerce et des organisations patronales, son institution s'est mise à organiser des rencontres avec les chefs d’entreprises pour leur expliquer tout l’intérêt à être cotés en Bourse et les divers avantages qu’ils peuvent en tirer. Parmi ces avantages, il met, tour à tour, en avant la défiscalisation «totale» des dividendes et les intérêts pouvant être tirés des cotations en Bourse mais aussi une réduction d’impôts aux sociétés qui y sont cotées pendant plus de cinq années. Il souligne que le secteur privé a commencé à choisir la Bourse pour assurer le financement de sa croissance, à l’image de Biopharm SPA qui vient d’être introduite en Bourse.
Houari A.