Corée du Nord : trois prix Nobel demandent un assouplissement des sanctions
Un groupe de trois prix Nobel a estimé samedi, lors d'une visite en Corée du Nord qui coïncide avec le congrès du parti unique, que les sanctions qui pèsent sur ce pays affectent lourdement son système de santé et devraient être assouplies. La communauté internationale a durci ses sanctions contre la Corée du Nord après plusieurs tirs de missiles et son quatrième essai nucléaire au mois de janvier, alors qu'un autre serait en préparation, selon des experts. «La pénicilline n'a jamais contribué à fabriquer des bombes nucléaires», a déclaré l'Israélien Aaron Ciechanover, prix Nobel de Chimie, à l'issue de visites d'hôpitaux et de laboratoires à Pyongyang. «Ce n'est pas en n'aidant pas les malades qu'on met la pression sur un Etat», a-t-il poursuivi. Avec le norvégien Finn Kydland, prix Nobel d'Economie et le britannique Richard Roberts, prix Nobel de médecine, Aaron Ciechanover a passé une semaine en Corée du Nord pour un voyage humanitaire, alors que s'ouvrait le premier congrès du parti unique en 40 ans, au cours duquel le leader Kim Jong-Un s'est félicité de son programme nucléaire. Si les sanctions ne visent pas directement l'aide médicale, celles appliquées par la Corée du Sud ont pour conséquence d'empêcher certains médicaments d'arriver chez leurs voisins nord-coréens, selon un reportage du Washington Post. «L'embargo empêche les médecins et les professeurs d'avoir accès aux produits dont ils ont besoin», a souligné Richard Roberts. Par ailleurs, deux des trois prix Nobel ont annoncé avoir invité de jeunes chercheurs rencontrés lors de leurs visites à venir travailler avec eux. Très peu d'occasions sont données à des étrangers de visiter la Corée du Nord, et lorsqu'elles sont accordées, le gouvernement surveille les moindres rencontres entre les habitants et les visiteurs.