Le MSP propose une «trêve politique et sociale»
Abderrezak Mokri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), envisage trois scénarii dans l’évolution de la situation politique et il semble en privilégier un dans lequel il propose au pouvoir et aux autres acteurs de la vie nationale de conclure un accord pour une «trêve politique et sociale», qui durerait le temps de toute une législature, c’est-à-dire cinq ans.
C’est le quatrième point d’un plan qui compte sept propositions, dont la première concerne «l’organisation d’élections législatives libres et honnêtes», ce qui semble contredire les analyses produites dans certains médias à propos des intentions du MSP de boycotter les prochaines élections qui auront lieu en 2017.
Abderrezak Mokri souhaite juste qu’elles soient «libres et honnêtes». Mais, surtout, il veut infléchir le cours des événements pour aller vers la transition dont il ne dit pas le nom, mais on voit qu’il n’en a pas abandonné l’idée. Il propose, en effet, que les partis qui remporteraient les législatives renoncent au pouvoir et s’engagent dans la voie d’une «transformation démocratique consensuelle». Dans sa vision, la trêve aurait pour objectif de définir, avec la participation des experts, une démarche pour aller de l’économie rentière à l’économie productive et pour en finir avec la corruption. Toute la société supporterait la charge de cette transition qu’il qualifie de difficile.
Le président du MSP remet en cause l’arsenal juridique concernant les libertés mis en place ou projeté par le pouvoir en application de la nouvelle Constitution. Il envisage même de nouvelles dispositions constitutionnelles dans ce domaine. A partir de là, laisse-t-il entendre, commencera la vraie compétition politique.
Houari Achouri
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