Le FLN en précampagne électorale en France
Mis en difficulté par les dissensions internes et les appels de figures historiques à la démission de son secrétaire général, le FLN se lance dans une précampagne électorale pour les législatives de 2017 en France. Et quoi de mieux que l’utilisation des symboles de l’Etat comme le drapeau pour mener cette précampagne dans l’Hexagone. En effet, l’actuelle direction du FLN, à sa tête Amar Saïdani, a chargé sa mouhafadha à Grenoble pour exécuter cette mission à travers la distribution de drapeaux aux ressortissants algériens dans cette région de France.
Officiellement, cette «opération» de distribution n’a rien d’électoraliste. Elle est présentée comme une action au profit de la «patrie» afin de «consolider» les liens entre la communauté algérienne en France et son pays. Mais, concrètement, le FLN prépare le terrain pour les prochaines élections législatives à partir de l’étranger. La direction du parti s’est dans ce sillage targuée de l’écho positif qu’a eu cette «action» au sein de la communauté algérienne en France. «Notre communauté a beaucoup apprécié cette opération qui a démontré à quel point nos émigrés restent attachés à leur patrie, l’Algérie», écrit la direction du FLN sur son site officiel. Cette précampagne entamée en France s’explique par la crise interne que vit l’ex-parti unique.
En effet, le terrain semble actuellement un peu miné pour lancer une précampagne, à cause de la fronde interne qui ne cesse de prendre de l’ampleur, mettant davantage en difficulté le secrétaire général du parti, qui d’ailleurs passe le plus clair de son temps dans sa luxueuse demeure parisienne. L’appel lancé tout récemment par 14 figures historiques, et pas des moindres, pour «la délivrance du FLN confisqué», une initiative qui a été d’ailleurs bien accueillie par les différents courants redresseurs du parti, a été un coup dur pour Amar Saïdani, qui a promis une réponse qui tarde à venir. L’entêtement de la direction actuelle à continuer dans sa politique d’exclusion risque ainsi de conduire, petit à petit, le FLN au musée. Une revendication qui émane d’une bonne partie de la classe politique nationale, en ce sens qu’il n’y qu’un seul FLN : celui qui a mené la guerre pour la libération de l’Algérie du joug colonial.
Sonia Baker
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