Farouk Ksentini : «Il y a dix-sept cas de justiciables passibles de la peine de mort»
Après quelques mois de tergiversations, le président de la Commission consultative de la protection et la promotion des droits de l’Homme (CCPPDH), Farouk Ksentini, a plaidé pour le rétablissement de la peine de mort contre les auteurs des enlèvements et assassinats d’enfants. Invité de l’émission «Dhayf essabah» (L’invité de la matinée) diffusée ce jeudi par la Chaîne I de la Radio nationale, Me Ksentini a estimé qu’«après mûre réflexion, nous avons trouvé qu’il était difficile d’abroger la peine de mort en Algérie, pour plusieurs raisons». «Il y a d’abord l’opinion publique qui nous interpelle. Il y a aussi des raisons religieuses qui rendent difficile l’abrogation de la peine de mort», a-t-il ajouté, tout en appelant à en réduire l’effet et à la circonscrire au seul cas des enlèvements et assassinats d’enfants. Selon lui, il y a actuellement, en Algérie, dix-sept cas de justiciables passibles de la peine de mort.
A la question de savoir ce qui justifierait, selon lui, un tel recours aujourd’hui, l’invité de l’émission radiophonique de la Chaîne I juge que «devant l’ampleur du fléau dans notre société, il y a bien lieu d’appliquer la peine de mort». «Nous écoutons les citoyens, dit-il, et nous constatons que dans leur majorité écrasante, ils réclament le rétablissement de la peine de mort contre les auteurs reconnus des enlèvements et assassinats d’enfants». Et de poursuivre : «Le principe de la démocratie nous impose de nous plier à la volonté de la majorité. Suivant cette logique, à la fois simple et saine, nous ne pouvons qu’approuver cet avis», a-t-il tranché.
Cette déclaration du président de la Commission consultative de la protection et la promotion des droits de l’Homme, qui reflète généralement l’opinion dominante au niveau des centres de décision, prélude-t-elle à une démarche officielle qui serait introduite prochainement pour demander le rétablissement de la peine de mort pour ce cas spécifique relatif à l’enlèvement et assassinats des enfants ? Son ton assuré et véhément le laisse penser sérieusement.
R. Mahmoudi
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