A quel objectif répond la rumeur sur la violation de l’espace aérien israélien par un avion d’Air Algérie ?
L’information distillée par certains médias et réseaux sociaux et reprise par de nombreux journaux algériens n’est pas innocente, sachant qu’un tel fait ne peut être signalé que par l’armée israélienne. Vite démentie par Boudjema Talai et Mohamed Abdou Bouderbala, respectivement ministre des Transports et président-directeur général d’Air Algérie, ce qui s’apparente à une campagne insidieuse visant à créer un incident entre l’Algérie et l’Etat hébreu masque clairement une tentative de provoquer une confrontation directe entre ces deux pays. Israël, qui ne cache pas son agacement face à la constance de la position de l’Algérie vis-à-vis de la question palestinienne et de sa politique étrangère opposée à la ligne imposée par les puissances occidentales dans de nombreux dossiers – l’Iran, le Hezbollah, etc. –, semble vouloir chercher la moindre faille pour «titiller» Alger et le pousser à «commettre» l’irréparable.
Toutes les tentatives visant à déstabiliser le pays ayant échoué, Israël et ses alliés dans la région – au premier rang desquels la monarchie marocaine voisine – tentent le diable pour «en finir enfin» avec cette Algérie rebelle. Une puissance régionale, pivot du Maghreb, qui a résisté à la décennie sanglante dont elle est sortie immunisée et aguerrie, au «printemps arabe» et qui, maintenant, verrouille ses frontières et empêche le déploiement du groupe terroriste Daech sur son territoire, faussant ainsi les plans machiavéliques d’Israël et des officines occidentales qui œuvrent, dans l’ombre, à sauvegarder des intérêts étroits.
Cette information sur la supposée violation de l’espace aérien israélien par un aéronef battant pavillon algérien n’aura, de toutes les façons, aucun effet. Les faucons qui tiennent les rênes actuellement à Tel-Aviv étant pleinement conscients que le moindre faux pas à l’égard de l’Algérie serait fatal et pour Israël et pour toute la région. Les leçons libyenne et syrienne ont été assimilées par la communauté internationale qui fait face à une des crises migratoires les plus terribles de ces derniers siècles. Pousser un pays comme l’Algérie vers une confrontation directe avec l’entité sioniste achèverait de faire basculer le monde dans un conflit généralisé dont les conséquences seraient ravageuses.
L’Algérie maintient le cap sur sa politique modérée fondée sur le refus de l’ingérence étrangère et le soutien aux peuples qui luttent pour leur indépendance. La dernière réunion de l’Opep à Alger, qui s’est soldée par un accord historique, malgré les grandes divergences qui minent l’organisation des pays producteurs de pétrole, a confirmé le rôle central de ce dernier bastion qu’est l’Algérie dans le rapprochement entre les Etats et le règlement des conflits. Il en est ainsi des dossiers malien et libyen. Et il pourrait en être de même s’agissant des cas syrien et yéménite.
Des milieux hostiles à l’Algérie ne désespèrent pas de trouver la brèche pour s’y engouffrer aux fins d’affaiblir ce mastodonte contre lequel se fracassent toutes les tentatives d’imposer un ordre unipolaire sous la conduite exclusive et hégémonique des Etats-Unis et son bras armé, l’Otan.
Karim Bouali
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