Belabbas plaide pour «une réorganisation territoriale» de l’espace algérien
Le président du RCD, Mohcine Belabbas, a plaidé, dans un discours prononcé à l’ouverture au campus de la «Jeunesse libre» du RCD, ce vendredi, à Souk Letnine (Béjaïa) pour «une réorganisation territoriale de l’espace algérien», en arguant que celui-ci, en plus de rapprocher le citoyen des centres de décisions, «favorisera le développement et atténuera les déséquilibres régionaux actuels». Il expliquera encore, sur ce point, que la réforme constitutionnelle proposée par son parti vise «la garantie effective des droits et libertés individuels et collectifs, la protection du libre choix du peuple, la séparation du politique et du religieux, la prise en compte de la diversité culturelle et linguistique, la consécration de la libre entreprise et de la protection de la propriété privée, l’équilibre des pouvoirs, l’indépendance de la justice, la désignation d’un chef de gouvernement responsable devant le Parlement et issu de la majorité à l’Assemblée nationale…».
Sur sa lancée, l’intervenant soutient que la régionalisation «est d’une actualité brûlante en raison des déséquilibres et des injustices qui caractérisent les choix et les arbitrages d’un pouvoir soumis aux intérêts de sectes et de clientèles solidement implantées dans les centres de décisions. L’absence de logiques territoriales dans les découpages administratifs n’est rien devant les risques sur la cohésion nationale que cette gestion génère».
Au sujet de la participation du RCD aux prochaines élections législatives, et en réponse à «quelques rares commentateurs» qui, selon lui, «feignent ne pas comprendre», la décision de son parti d’aller aux élections, alors que ce parti continue à dire que la fraude électorale sera encore une fois au rendez-vous, Belabbas compare cette décision aux hommes de Novembre qui n’ont pas attendu «un utopique équilibre des rapports de force avec le colonialisme français, troisième puissance militaire de l’époque, pour engager la lutte armée». Dans le même sillage, l’orateur compare les élections en Algérie depuis 1962 à celles organisées par Naegelen en 1948 pour réduire la représentation des nationalistes algériens à l’Assemblée algérienne.
Le président du RCD axera ensuite son discours sur un procès en règle du système politique et des réformes engagées sous le règne du président Bouteflika. Il dira, à ce propos, que la confiscation des libertés, l’instrumentalisation de la religion ou de la justice, la gestion autoritariste et clientéliste de la rente pétrolière «n’empêchent pas seulement l’émergence d’un modèle de développement moderne et viable mais vide le pays des énergies capables de construire un destin digne et fidèle aux sacrifices consentis».
R. Mahmoudi
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