Les experts de l’Opep pour la proposition algérienne

Lors de la réunion de l’Opep à Alger, le 28 septembre dernier. New Press

Le Comité d’experts de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a opté pour la proposition algérienne pour être soumise à la conférence ministérielle de cette organisation qui se tiendra le 30 novembre en cours à Vienne, a déclaré vendredi le ministre de l’Energie, Noureddine Boutarfa, dans un entretien accordé à l’APS.

«L’Algérie a mis sur la table une proposition. Nous estimons que c’est une bonne proposition. Elle est équilibrée et elle tient compte des préoccupations de toutes les parties», a affirmé le ministre. «C’est justement la proposition algérienne qui a été retenue par le Haut comité d’experts de l’Opep et qui a décidé, mardi dernier, de la soumettre à la conférence ministérielle de l’Opep du 30 novembre», a-t-il fait savoir.

«Nous sommes optimistes de voir notre proposition tenir lieu d’une bonne base de travail pour aboutir à un accord final», a avancé M. Boutarfa. La proposition algérienne, a-t-il ajouté, «constitue également une bonne base de travail pour intégrer la contribution des pays non Opep à l’effort des pays Opep».

Questionné si sa visite prévue samedi à Téhéran entrait dans le cadre des consultations que l’Algérie mène pour la concrétisation de l’Accord d’Alger, le ministre a répondu: «Absolument. Nous serons reçus samedi par le ministre iranien du Pétrole, M. Bijan Namdar Zanganeh, et nous aurons d’autres consultations avec d’autres pays à Vienne. »

A ce propos, M. Boutarfa a tenu à souligner que «le Président Abdelaziz Bouteflika a toujours privilégié le dialogue, et notre pays est connu pour favoriser la recherche du consensus». C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, «nous poursuivons nos efforts pour parvenir à un accord consensuel, juste et équilibré qui mette en œuvre l’accord d’Alger», lequel consiste à ramener la production entre 32,5 millions et 33 millions de barils par jour.

D’ailleurs, selon le ministre, l’Algérie «mène de nombreuses consultations avec les pays membres et non membres de l’Opep afin de faire converger les points de vue et d’arriver à un accord susceptible de stabiliser durablement les marchés pétroliers». «Nous avons discuté longuement avec nos homologues sur des questions pratiques et nous restons optimistes pour que la réunion de Vienne conforte l’accord historique obtenu à Alger».

Pour rappel, l’Algérie a intensifié son engagement en faveur de la mise en œuvre de l’Accord d’Alger lors de la prochaine réunion de l’Opep. Dans ce sens, M. Boutarfa a entamé de minutieuses négociations avec les pays membres de l’Opep de façon à trouver un accord équilibré et juste qui permettra de mettre en œuvre l’accord d’Alger conclu lors d’une réunion extraordinaire de cette organisation tenue en septembre dernier à Alger.

De nombreuses tractations ont eu lieu ces dernières semaines avec les différentes parties prenantes. M. Boutarfa s’est entretenu avec ses homologues membres de l’Opep autour de la meilleure voie à privilégier pour obtenir un accord équilibré qui favoriserait l’adhésion de tous et qui ramènerait la production de l’Opep à une fourchette de 32,5 mbj-33 mbj.

Le ministre a ainsi reçu, il y a quelques jours à Alger, le ministre saoudien du Pétrole, Khalid Al Falih, comme il s’est entretenu, lors de la dernière réunion informelle de Doha, avec le président en exercice de l’Opep et ministre qatari du Pétrole et de l’industrie ainsi qu’avec le représentant de l’Iran.

Il a également appelé à obtenir des pays non Opep une pleine coopération et un engagement à soutenir l’accord d’Alger en ajustant leur production en faveur d’une stabilisation durable des marchés pétroliers. Durant la réunion informelle de Doha, l’Algérie a soumis une proposition pour être examinée par le Comité de Haut Niveau mis en place par l’accord d’Alger.

Ce Comité, dont la présidence a été confiée à l’Algérie, s’est réuni à Vienne les 21 et 22 novembre et a décidé à l’unanimité de recommander la proposition algérienne à la conférence ministérielle pour être considérée comme base de mise en œuvre opérationnelle de l’Accord d’Alger. Pour parvenir au succès de la réunion de Vienne, l’Algérie poursuit ses consultations pour réunir les meilleures conditions qui soient propices à un accord consensuel, juste et équilibré.

Outre sa rencontre prévue samedi avec le ministre iranien du Pétrole, M. Boutarfa devra aussi rencontrer le ministre irakien du pétrole, M. Abdelkarim Lâibi, lundi prochain à Vienne.

R. N. 

Comment (5)

    Byzance
    27 novembre 2016 - 8 h 43 min

    Même ce rêve devient
    Même ce rêve devient invisible et ça réveille en sueurs. Dure sera la journée,

    Sounboul
    26 novembre 2016 - 18 h 36 min

    l’Arabie Saoudite à annonce
    l’Arabie Saoudite à annonce sa défection pour la réunion prévue ce lundi à Vienne

    Hamid Cherrouati
    26 novembre 2016 - 12 h 53 min

    cher compatriote @T’ZAGATE
    cher compatriote @T’ZAGATE (non vérifié) 25 Nov 2016 – 18:26 , je suis entièrement d’accord avec votre analyse ! Je suis sûr que les zélés en « patriotisme algérien démesuré » vont te prendre pour un harki ou un anti algérien alors que ce que tu expliques est complétement vrai, clair comme de l’eau de roche !

    T'ZAGATE
    25 novembre 2016 - 17 h 26 min

    Salem, azul, bonsoir ya si
    Salem, azul, bonsoir ya si ‘internaute @bravo le Ministre (non vérifié) 25 Nov 2016 – 15:54. Cher compatriote, le marché pétrolier n’a rien à voir avec Bouterfa, Chakib, Bouteflika ou ammi ali car l’Algérie n’a aucune influence sur le niveau des prix du pétrole. L’Algérie peut juste être utilisée comme intermédiaire dans les négociations, je dis bien « d’intermédiaire » et pas autre chose, particulièrement entre l’Iran et l’Arabie Saoudite. Il est plus commode pour ces deux pays que ce soit l’Algérie qui joue ce rôle d’intermédiaire car sa part de production au sein de l’Opep est parmi les plus faibles en valeur relative et ensuite l’Algérie cherche à tout prix le consensus pour éviter la dégringolade des prix qui va poser un sérieux problème au pouvoir politique d’abord (qui serre les fesses en attendant la décision l’OPEP) et par voix de conséquence aux Algériens eux-mêmes! Cher internaute @bravo le Ministre (non vérifié), moi j’aime beaucoup Monsieur Bouterfa car c’est un homme intègre et honnête par rapport à certains autres ministres algériens de l’énergie, dont je n’ai pas besoin de citer les noms, mais il ne peut rien faire car ce sont les américains qui décident et l’Arabie Saoudite ne fait qu’appliquer les positions américaines au sein de l’Opep. C’est ainsi çà depuis la nuit des temps (1945) sauf lors de la deuxième crise pétrolière d’octobre 1973 (guerre dite « du Kippour ») lancer par une coalition arabe dans l’espoir de récupérer par la force les territoires conquis par Israël en 1967. Mais comme tout le monde sait, çà a fait ‘tchouf’ et « plouf » , hélas ! Sinon en dehors de cette date de 1973, ce sont les américains qui dictent toujours la politique de production de pétrole des Saoudiens (et plus tard de l’OPEP) depuis que Roosevelt en 1945 avait proposé au régime saoudien le soutien américain et la garantie de la sécurité de son territoire contre l’exploitation de ses richesses pétrolières. Aujourd’hui les Saoudiens, sur instruction des américains, ont pour rôle de réguler la production pour que les prix restent en dessous de 50 dollars/bl (peut être un peu plus l’année prochaine) et ce pour ne pas permettre à la Russie (pays parmi les premiers plus grands producteurs de pétrole au monde) d’engranger trop de revenus pétroliers, et donc ….pour affaiblir la Russie. Mais pas seulement la Russie, car il y a aussi l’Iran chiite qui est un danger pour les sunnites Saoudiens ! Voilà donc le vrai enjeu, et donc ni Bouterfa, ni ammi ali , ni même (…) Bouteflika ne peuvent absolument rien faire pour influer sur les prix. Les enjeux géostratégiques, hautement stratégiques et pour les américains et pour les Saoudiens, sont pour l’instant à ce niveau ! cela ne veut pas dire que les intérêts géostratégiques ne vont pas changer dans les années à venir, mais pour l’instant et au jour d’aujourd’hui la situation c’est celle que je viens de décrire brièvement ! Sur un autre plan, indépendant de ce que je viens de décrire, il y a bien sûr la production de gaz de schistes américain qui joue sur le niveau des prix du pétrole conventionnel. Ces gaz ou pétroles de schistes, sont une aubaine pour les américains qui sont devenus exportateur net de pétrole alors qu’ils étaient importateur net il n’y a pas si longtemps. Ces types d’hydrocarbures sont en progression au USA et les grands volumes de production leur permettent de jouer sur les coûts de production et d’exploitation pour accompagner cette stratégie de faibles prix du pétrole. Est-ce que çà va durer encore longtemps ? Je n’en sais rien sincèrement sauf qu’à cours terme et donc pour la prochaine réunion de l’OPEP ces hypothèses vont jouer à coup sûr pour un maintien du prix du pétrole entre 45 et 55 dollars le baril à court terme (une année) et même à moyen terme (2 à 3 ans) ! Mais ce n’est là que mon analyse et mon point de vue ! Je répète que l’Algérie ne peut absolument rien faire sur cette question des prix du pétrole même si le journal El Moudjahid et le FLN de Ould Abbes ou le RND de Oulala nous racontent le contraire ! Mes respects.

    bravo le Ministre
    25 novembre 2016 - 14 h 54 min

    dans le cas où Mr. Bouterfa
    dans le cas où Mr. Bouterfa arrive à faire en sorte que les prix reprennent de leur valeur vers 80-90 USD le baril , alors il faut vraiment se débarasser d’un certain chakib qui vient de prévoir ( il y’a moins d’un mois ) que de toutes façons le petrole restera aux alentours de 50 USD jusqu’à 2019-2020 !
    et si vraiment M.Bouterfa arrive à ce consensus ….il faut vraiment penser à sa promotion vers 1er min…..!
    faut dire les choses en clair ! donc pour le moment : wait and see !

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