Plus de 100 000 réfugiés africains pris au piège au Yémen
L’ONU fait part de son inquiétude concernant la situation des réfugiés africains au Yémen, où 100 000 d’entre eux sont coincés depuis des mois. William Spindler, porte-parole du Haut Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), évoque le lancement d’une campagne en Ethiopie et en Somalie pour prévenir des dangers auxquels sont confrontées ces populations. «Malgré le conflit et la rapide détérioration des conditions humanitaires, témoigne-t-il, plus de 100 000 personnes ont risqué jusqu’à présent cette année leur vie en haute mer pour atteindre le Yémen depuis la Corne de l’Afrique en bateau. La plupart de ces réfugiés viennent d’Ethiopie et de Somalie.»
Pour le porte-parole du HCR, la situation «met en évidence la nécessité de soutenir urgemment les pays d’origine et de transit pour décourager les gens de tenter cette traversée mortelle. Plusieurs de ceux qui tentent cette traversée ignorent tout de la situation au Yémen. Ils espèrent juste atteindre les pays du Golfe. Ils fuient la pauvreté et les persécutions dans leur pays d’origine». Quelque 106 000 réfugiés africains sont pris au piège dans l’enfer yéménite, un pays ravagé par la guerre. D’après le HCR, ces réfugiés fuient les persécutions dans leur propre pays dans la Corne de l’Afrique.
Le conflit yéménite, qui dure depuis 21 mois, a commencé à l’été 2014 avec la progression des rebelles houthis vers la capitale Sanaa, dont ils se sont emparés et qu’ils contrôlent toujours. Selon l’ONU, la guerre a fait plus de 7 000 morts et près de 37 000 blessés depuis son intensification avec l’intervention de la coalition arabe en mars 2015 en soutien au président Hadi. Les rebelles au Yémen ont annoncé lundi avoir unilatéralement formé un gouvernement «de salut national». Ce gouvernement de 42 membres est dirigé par Abdel Aziz Ben Habtour.
R. I.