Un homme proche de la Russie à la tête du département d’Etat américain ?
Une rumeur persistante présente comme hautement possible que le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, nomme l’actuel directeur général du géant pétrolier Exxon Mobil, Rex Tillerson, au poste de Secrétaire d’Etat. Se fondant sur une confidence de l’entourage du successeur de Barack Obama, la rumeur en question a fait aujourd’hui la une de la majorité des grands journaux américains. Rex Tillerson sera-t-il le nouveau chef de la diplomatie américaine ? Un porte-parole d’Exxon a refusé de commenter cette information. Toutefois, les conseillers de Donald Trump disent que cela «est fort possible». D’ailleurs, mentionnent-ils, leur patron a beaucoup fait l’éloge de Tillerson. «Il est plus qu’un simple dirigeant d’entreprise. Il est un joueur de classe mondiale. Il est responsable de la plus grande entreprise au monde», a déclaré, en effet, Donald Trump dans une interview à Fox News, diffusée dimanche. Le nouveau locataire de la Maison-Blanche qualifie, par ailleurs, «de grand avantage» le fait que Tillerson connaisse déjà «beaucoup d’acteurs internationaux» et qu’il «traite beaucoup avec la Russie», un pays avec lequel la nouvelle Administration américaine entend se rapprocher. Les conseillers du nouveau américain s’empressent, cependant, de préciser que «M. Trump n’a pas encore pris de décision définitive».
Présentées par certains médias comme des fuites organisées, ces rumeurs ont déjà fait réagir des sénateurs républicains. Certains d’entre eux ont même exhorté Trump à se «méfier de la Russie», avertissant que «Moscou cherche à étendre son influence de manière à nuire aux intérêts des Etats-Unis dans certaines régions du monde, comme en Europe de l’Est et au Moyen-Orient». Ces rumeurs insistantes se rapportant au choix des hommes et des femmes que le président Trump veut avoir à ses côtés pour diriger les Etats-Unis interviennent au moment où la CIA et le FBI ont publié des rapports dans lesquels ils accusent la Russie d’avoir interféré dans la présidentielle dans le but d’aider Donald Trump à se faire élire.
Tillerson, âgé de 64 ans, s’est une nouvelle fois réuni en privé avec Trump, soit quatre jours après leur première rencontre. Il est connu pour entretenir des liens étroits avec le président russe Vladimir Poutine. Les liens entre les deux hommes se sont resserrés après, notamment la négociation par Exxon Mobil d’un important accord de partenariat énergétique avec la Russie en 2011. Ce partenariat pèse, selon Vladimir Poutine, 500 milliards de dollars. Moscou est tellement satisfait du travail accompli par Exxon Mobil qu’en 2012, le Kremlin a décerné la décoration de l’Ordre de l’amitié du pays au probable futur Secrétaire d’Etat américain.
En tant que PDG d’Exxon, Tillerson s’était prononcé contre les sanctions imposées à la Russie après son annexion de la Crimée en 2014. Ce dernier a commencé à travailler avec Vladimir Poutine au lendemain de la démission de Boris Eltsine. Donald Trump veut mettre à profit l’entente qu’entretient Tillerson avec Vladimir Poutine pour améliorer les liens entre les Etats-Unis et la Russie.
Rex Tillerson bénéficie également d’un préjugé favorable parmi les proches conseillers de Donald Trump qui le considèrent comme quelqu’un capable d’insuffler une nouvelle dynamique à la diplomatie américaine. Ils soulignent égalent qu’en tant que PDG d’Exxon, Tillerson a un important carnet d’adresses dont pourrait tirer profit l’administration Trump. La société Exxon Mobil, rappellent-ils, produit du pétrole et du gaz sur tous les continents et gère des opérations dans plus de 50 pays.
Mais, pour le moment, ce n’est pas encore gagné pour le PDG d’Exxon Mobil. D’autres candidats sont en course pour le poste. Donald Trump a déclaré, dans un communiqué vendredi, que l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, était hors course. Il reste, cependant, l’ancien directeur de l’Agence centrale de renseignement, David Petraeus, l’ancien ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies, John Bolton, et le sénateur Bob Corker. Si Trump choisit Rex Tillerson, il aura ainsi dans son équipe qui compte déjà trois généraux à la retraite, un dirigeant d’entreprise chevronné.
Khider Cherif
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