En perte de crédibilité : les partis islamistes cherchent des alliances
L’approche des législatives de 2017 pousse les partis islamistes à œuvrer pour des alliances afin de se donner plus de chance de gagner des sièges. En perte de crédibilité au sein de la société en raison de leur double discours et de leur opportunisme politique, les partis islamistes, qui se sont démultipliés ces dix dernières années, cherchent ainsi à réunifier leurs rangs pour garder une politique sur la scène politique nationale et, surtout, pour pouvoir continuer à siéger dans les assemblées élues.
Ainsi, après l’alliance sacrée entre le parti de Abdellah Djaballah (le Front pour la justice et le développement, FJD) et son ex-parti El-Nahda, c’est Abdelmadjid Menasra qui cherche à regagner sa «famille naturelle» en négociant actuellement avec son ancien parti, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), une «alliance stratégique» aux législatives. En effet, le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, a fait état aujourd’hui, à Alger, de l’existence de «concertations continues» avec le MSP en vue de conclure une alliance entre les deux formations politiques à la faveur des prochaines législatives.
Officiellement, il justifie cette alliance par le souci de «défendre les intérêts du pays». Mais en réalité, Menasra, comme les dirigeants du MSP mesurent leur faiblesse et savent qu’ils n’ont aucune chance d’enregistrer de bons scores aux prochaines législatives. D’où donc l’impératif pour ces formations islamistes de regrouper leurs forces en allant très fort probablement à ces élections avec des listes communes.
Ainsi, le président du Front du changement a indiqué que «le dialogue entre sa formation politique et le MSP se poursuit», faisant état de la volonté des deux partis de conclure une alliance. Ce qui n’était pas imaginable il y a une année. Pour Abdelmadjid Menasra, qui avait claqué la porte du MSP après avoir traité de tous les noms ses dirigeants, salue aujourd’hui la conclusion d’alliances entre les différents partis islamistes «à condition qu’elles soient positives sur la scène politique».
De son côté, Abdellah Djaballah se dit «ouvert» à des alliances avec l’ensemble des partis islamistes. D’ailleurs, sa dernière conférence avec le premier responsable d’El-Nahdha a été faite en présence de l’ancien dirigeant du Mouvement de la société pour la paix, Aboudjerra Soltani.
Ainsi, pour les islamistes, tous les moyens sont bons pour accéder au pouvoir. Et si pour y accéder il faut un pacte avec le diable, ils le feront.
Hani Abdi
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