Al-Magharibia et l’apologie du terrorisme
Par Sonia-Linda S. – Encore une fois, Al-Magharibia a tenté, par le biais d’un de ses pseudo-journalistes, de blanchir un des groupes terroristes les plus abominables que la région de l’Afrique du Nord ait connu, en l’occurrence le GIA (Groupe islamiste armé), en insistant sur le fait que la presse algérienne aurait savamment exagéré les atrocités perpétrées par ce groupe dans les années 1990 en Algérie. Du jamais vu dans l’histoire de la pratique journalistique, un média qui permet à un excité parmi les membres de son staff de faire en direct sur son antenne l’apologie du terrorisme, dans une conjoncture sécuritaire extrêmement délicate au niveau planétaire, marquée, faut-il le constater, par une recrudescence effrénée des attaques terroristes, à l’image de l’attentat abominable ayant frappé tout dernièrement la ville berlinoise.
Le pseudo-journaliste en question, qui semble se plier outrageusement aux directives de ses chefs, des figures de la mouvance djihadiste internationale, souffre décidément d’une ardente amnésie. Il semble effectivement oublier que les journalistes qu’il accuse vulgairement d’avoir gonflé les actes perpétrés par les scélérats du GIA, dans les années 1990 en Algérie, ont été les premières victimes de la folie meurtrière des groupes terroristes qui s’est abattue sur le pays. Cet inculte, qui s’est permis d’amorcer une telle diatribe obscène et révoltante dirigée contre les femmes et les hommes de la corporation qui ont payé le prix fort de la phase d’affrontement entre deux projets distincts dans l’histoire contemporaine de l’Algérie, le modernisme contre l’obscurantisme, a de ce fait choisi d’insulter la mémoire de nos braves et valeureux confrères et consœurs tombés sous les balles assassines des monstres du GIA.
De telles dérives ne peuvent être expliquées autrement que par l’alignement manifeste de ce média et son équipe rédactionnelle sur les thèses de la mouvance djihadiste internationale. Cela confirme, par ailleurs, tout ce qui se dit au sujet du financement de cette chaîne, notamment sur ses accointances avec l’appareil de propagande qatari acquis à l’idéologie de la confrérie des Frères musulmans, car l’attitude provocatrice de ce média a cette fois-ci franchi un seuil inquiétant en permettant à un ignare d’entretenir un tel discours en direct à l’antenne. Cette chaîne devrait revoir expressément sa copie en offrant au moins à son personnel la possibilité de rejoindre une école de journalisme pour apprendre les rudiments du métier d’informer.
Cela étant, un journaliste professionnel devrait actualiser son logiciel pour pouvoir prendre la mesure de la portée de son message. Pour le cas du GIA, je tiens à attirer l’attention de celui qui a tenté d’exonérer ce groupe de ses crimes odieux d’aller consulter sa littérature pour se faire une idée sur le degré de sauvagerie de ce groupuscule qui a semé la terreur en Algérie et à l’étranger, il y a de cela à peine quelques décennies. Le GIA n’a d’ailleurs jamais nié son implication dans les atrocités qu’il a commises ; il a toujours revendiqué les attaques et les massacres perpétrés en Algérie et partout dans le monde, notamment l’attentat sauvage dans le métro de Saint-Michel, à Paris. Les écrits sont, en effet, disponibles pour rafraîchir la mémoire de ce prétendu journaliste.
Le journal Al-Ansar, qui paressait à Londres dans les années 1990, en est la preuve. Une publication qui s’est érigée en tribune hebdomadaire dans laquelle le GIA énumérait les listes de ses attaques et les profils de ses prochaines cibles, les journalistes figurant en tête de liste des cibles à abattre.
Quoi qu’il en soit, entretenir un tel discours dans un média lourd est un grave dérapage. Le journaliste en question qui tente de rouvrir une plaie que les Algériens essayent tant bien que mal d’évacuer de leur quotidien pour pouvoir avancer, devrait être poursuivi illico-presto devant une juridiction compétente, voire spécialisée dans ce genre de délits. Les médias nationaux devraient aussi dénoncer de telles dérives, par respect au moins à la mémoire de nos confrères et de nos consœurs qui ont payé de leur vie le combat de tout un pays contre le choix de l’instauration d’un régime obscurantiste en Algérie par le recours aux armes et dont les précurseurs avaient juré de remettre en cause tout ce qui représente modernité, progrès et toute projection de la nation vers des lendemains meilleurs.
S.-L. S.
(Londres)
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