Trump aux patrons des services secrets américains : «Vous êtes incompétents !»
Le président américain élu Donald Trump ne fait pas confiance aux agences américaines de renseignement. La raison ? Elles ont tapé de trop nombreuses fois dans le mur, à son goût. Cela est valable autant pour la seconde guerre du Golfe que pour la récente attaque lancée par l’Administration Obama contre la Russie à propos d’un présumé piratage de données informatiques. Ces ratages en série résultent, d’après lui, du fait que le renseignement américain est «pléthorique et politisé». Aussi, travaille-t-il actuellement sur un plan de réorganisation du renseignement. En d’autres termes, une réforme. Une source proche du dossier a confié jeudi 5 janvier au Wall Street Journal que le président Donald Trump a déjà entamé des consultations avec ses conseillers pour procéder à un toilettage des «services» américains.
Selon la même source, le président américain et ses collaborateurs discutent notamment d’un plan de réduction du personnel dans le quartier général de la CIA en Virginie et d’une augmentation du nombre de collaborateurs de la CIA à travers le monde. «L’équipe de Trump estime que la communauté du renseignement devient absolument politisée. Toutes les agences doivent être simplifiées», a indiqué une autre source au Wall Street Journal.
Les informations faisant état d’une volonté de la nouvelle administration de réorganiser le renseignement américain interviennent, rappelle-t-on, sur fond de critiques du successeur de Barack Obama à l’endroit des services secrets américains qui accusent la Russie d’avoir lancé des cyberattaques contre le système politique des Etats-Unis. Donald Trump reproche à ces mêmes agences de renseignement de n’avoir jusque-là pas pu présenter des preuves convaincantes d’une telle implication dans ces cyberattaques.
Il a même soutenu que le FBI avait des arrière-pensées politiques puisqu’il a blanchi Hillary Clinton dans l’affaire de négligence concernant ses emails, du temps où elle dirigeait la diplomatie américaine. De plus, il a affirmé ouvertement qu’il avait raison de douter de ce qu’avançait la CIA puisqu’elle avait déjà menti ou s’était trompée dans l’affaire des armes de destruction massive de Saddam Hussein qui avait servi de prétexte au déclenchement de la guerre en Irak en 2003.
Cela a d’ailleurs conduit Donald Trump à cautionner la démarche de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks. Non seulement il avait applaudi lorsque les emails du parti démocrate avaient fuité dans la presse pendant la campagne, mais il a relayé mercredi sur son compte Twitter les affirmations d’Assange niant les accusations selon lesquelles il aurait obtenu ces emails du gouvernement russe.
Malgré ce manque de preuves, les Etats-Unis ont adopté le 29 décembre dernier des sanctions contre des fonctionnaires et organisations russes. 35 diplomates russes avaient été expulsés des Etats-Unis. Ce qui a complètement révulsé le nouveau président américain.
Khider Cherif
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