La vraie nature des ambassadeurs du roi mise à nu : diplomates esclavagistes
Après l’ambassadeur du Maroc à Rome, Hassan Abou Ayoub, qui est poursuivi pour harcèlement sexuel par la justice italienne pour avoir transformé une de ses employées en objet sexuel, c’est au tour de la consule générale du Maroc à Orly Malika Alaoui d’être au cœur d’un scandale tout aussi abominable. Selon le site internet du magazine marocain TelQuel, qui rapporte l’information, Malika Alaoui est accusée de mauvais traitements et de séquestration par sa femme de ménage. TelQuel fonde son article sur la base d’une vidéo postée le 11 mars sur YouTube par le journaliste et défenseur des droits de l’Homme Ali Lemrabet. Dans la vidéo en question, on peut voir la femme de ménage de la représentante consulaire réclamer, la peur dans les yeux, une intervention policière à deux hommes se trouvant sur le seuil du domicile de la consule.
Malika Alaoui, visiblement contrariée et gênée, tente, mais en vain, de fermer la porte au nez aux deux hommes venus à la rescousse de la pauvre femme de ménage. «Vous voulez parler à la police ?» demande un des hommes, tandis que son camarade essayait de savoir si la femme de ménage était séquestrée. Ce à quoi elle répond : «Oui Monsieur. Si, si.»
«S’il vous plaît», supplie la domestique qui menace de se suicider si la police ne vient pas la délivrer. Malika Alaoui tente, quant à elle, de tempérer la discussion, demandant aux deux hommes de partir tout en promettant que tout allait rentrer dans l’ordre. «Ecoutez, Messieurs, s’il vous plaît, on va arranger le problème. Je vous en supplie», déclare la consule. «On n’arrange rien. Elle a demandé la police, on l’appelle tout de suite, Madame», répond l’un des hommes au seuil de la porte.
Ce cas d’esclavagisme a été occulté par les médias français qui réagissent habituellement au quart de tour lorsqu’il s’agit de relater des petits faits divers dans lesquels sont impliqués des Algériens. Pourquoi ce silence ? La réponse est à chercher dans d’anciennes révélations du hacker marocain Chris Coleman. Au mois d’octobre 2014, il avait mis en lumière les liaisons complexes qui existaient entre le Maroc et de nombreux journalistes français dont le pays protège la monarchie marocaine.
Chris Coleman avait notamment dévoilé comment la DGED, le service de renseignement extérieur du Maroc, avait réussi, moyennant argent et séjours dans le luxueux palais de la Mamounia, à recruter les journalistes Vincent Hervouet (LCI), Dominique Lagarde (L’Express), Mireille Duteil (Le Point), José Garçon (Libération), Florence Beaugé (Le Monde), Ruth ElKrief (BFM TV), Jean Pierre El-Kabbach (Europe1). En contrepartie, tous ces journalistes se chargent de tresser des lauriers à Mohammed VI et de taire les violations des droits de l’Homme au Maroc.
TelQuel rappelle que «Malika Alaoui fait partie de la nouvelle vague de consuls nommés en octobre 2015 par le ministère des Affaires étrangères. Une série de nominations qui intervenait moins de trois mois après la colère royale contre le personnel consulaire» gangrené par la corruption et les passe-droits. Cette énième affaire révèle en réalité le niveau de déliquescence atteint par la diplomatie marocaine. En novembre dernier, Rabat avait dû rappeler son ambassadeur à Madagascar qui était empêtré dans une scabreuse affaire de détournement.
L’affaire, relatée en son temps par Algeriepatriotique, avait éclaté en plein déplacement de Mohammed VI à Madagascar. Mohamed Amar, c’est le nom de cet ambassadeur, avait été précisément accusé d’avoir «détourné des fonds humanitaires destinés au peuple malgache». Le diplomate aurait également entrepris «des actions d’ingérence dans les affaires intérieures du pays, en violation des usages diplomatiques et aurait fait montre de discrimination à l’égard des communautés non musulmanes du pays».
Khider Cherif
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