Nos afghans reviennent
Plusieurs journaux arabes ont rapporté ces derniers jours que pas moins de 10 000 Algériens participeraient à la guerre civile en Syrie, aux côtés des groupes islamistes liés à Al-Qaïda, essentiellement le Front de la Nosrah, d’après des sources que l’on décrit comme «proches du dossier». 10 000 sur un total de 37 000 islamistes armés étrangers qui seraient engagés aujourd’hui dans cette guerre, cela paraît invraisemblable, inimaginable. On ne peut croire qu’il y ait eu autant de jeunes Algériens à s’être rendus dans une contrée aussi lointaine, sans qu’il y ait eu d’alerte, ici en Algérie. Même s’il est vrai que les médias algériens, et même le gouvernement, évitent d’en faire cas. Le ministre de l’Intérieur a toujours nié l’existence d’une filière de recrutement de terroristes en Algérie pour le «front syrien», mais dit ignorer leur nombre. Dahou Ould Kablia argue que les autorités syriennes elles-mêmes ne pouvaient savoir exactement, au milieu de ce chaos, le nombre de terroristes venus de chaque pays. Donc, l’occasion est venue pour poser la question. On craint un remake des scénarii afghan et bosniaque, où les Algériens ne s’en étaient rendus compte qu’après coup, c’est-à-dire après l’explosion de la violence qui a dévoilé l’étendue de ce réseau qui a structuré les premières cellules de l’épisode Bouyali puis, plus tard, les groupes islamistes armés qui continuent à semer la mort jusqu’à ce jour. A moins, peut-être, que ces chiffres aient été distillés dans les médias pour semer la zizanie et intoxiquer l’opinion algérienne, en faisant croire, par ricochet, à une prétendue force dont jouirait encore l’islamisme radical en Algérie, dans un contexte marqué par l'absence totale de visibilité pour la très proche échéance cruciale de 2014.
R. Mahmoudi
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