Un défi de taille
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a commencé l’année avec un défi de taille : ramener la sérénité dans la vallée du M’zab. Sellal a choisi la voie du dialogue et de la négociation impliquant toutes les parties concernées sur fond de décor local dominé par une ambiance plutôt peu encline à la médiation. Mais il n’est pas trop tard pour redresser la situation. Tout le monde dit que cette région vivait dans une cohabitation harmonieuse et pacifique entre les communautés mozabite et chaâmbie. Des facteurs internes de tension ont sans doute longuement mûri sans que les autorités y prennent garde, auxquels se sont peut-être ajoutées des considérations externes à la localité pour donner une image désolante de Ghardaïa qui a basculé subitement depuis quelques mois dans un climat d’hostilité traduit par des heurts périodiques violents. Le rétablissement de l’ordre par la répression n’a pas suffi à éteindre les foyers de tension. Des mesures concrètes et urgentes sont attendues. Elles concernent naturellement la sécurité, d’abord en isolant les extrémistes et manipulateurs qui entraînent les habitants dans la spirale de la violence. Il faut également vite effacer les séquelles des dégâts provoqués par les violences, notamment par la prise en charge urgente des victimes. Le gouvernement estime que la source du problème est d’ordre social et non pas ailleurs, encore moins politique. C’est ce qui explique son premier geste consistant à distribuer 30 000 lots de terrain destinés à l’autoconstruction. En même temps, les premières paroles de Sellal, dans cette démarche, ont appelé à regarder vers l’avenir. Les jours qui viendront nous renseigneront sur l’efficacité de sa démarche. Aucun faux pas n’est permis dans un contexte où les tentatives de déstabilisation de notre pays ne sont pas du tout une vue de l’esprit. Il est plus facile à certains médias et autres parties intéressées de jeter de l’huile sur le feu qu’au gouvernement à œuvrer pour ramener la concorde. Mais il est possible de faire redescendre la tension à Ghardaïa comme elle est montée, cran par cran.
Kamel Moulfi
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