Dans l’ombre de Bouteflika
Par Meriem Sassi – Le peu d’efficacité des pouvoirs publics dans la gestion des crises et des contestations démocratiques des différentes composantes du peuple est illustré, ces jours-ci, par la prise en charge lamentable du ras-le-bol des éléments de la Sûreté nationale. On assiste, ainsi, à un véritable déni de la contestation des policiers, une fuite en avant et une volonté de rabaisser des hommes dignes et courageux, à travers une communication exclusivement axée sur les revendications socioprofessionnelles des éléments de la police. Salaires, primes, demande de logements sont des mots repris en boucle par le ministre de l’Intérieur et le Premier ministre à Alger et à Ghardaïa, foyer de la contestation. Au lieu de traiter cette action en question éminemment politique et de lui trouver une réponse politique, le pouvoir en pleine crise de succession, et empêtré dans des problèmes liés à la préparation du prochain mandat, choisit sciemment de dévier le débat pour le transformer en un simple débrayage social qui sera réglé, selon lui, encore une fois, par le recours au Trésor public. Les policiers n‘en ont cure et maintiennent leur mobilisation pour la seconde journée consécutive, leurs pancartes expliquant leurs revendications bien en vue. Sellal fait pourtant mine de ne rien voir de cette réalité, se contentant de faire la promesse de discuter ce dimanche avec le gouvernement de douze points socioprofessionnels en vue de répondre aux contestataires. L’action des policiers est pourtant un indice politique fort sur l’exaspération des Algériens qui ne veulent pas uniquement, comme veut le faire croire le pouvoir, du pain et un toit, mais surtout une véritable sortie démocratique à la crise actuelle et la fin des passe-droits et de l’enrichissement insolent des parvenus en tout genre qui squattent l’ombre de Bouteflika pour narguer le peuple et prendre l’avenir de ses enfants en otage.
M. S.
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