Les vautours débusqués (II)
Par Kamel Moulfi – Nous mettions en garde, hier, dans ce même espace, sur tous ces vautours qui nous épient, guettant l’occasion propice qu’ils attendent de Ghardaïa. Les nombreux commentaires et le grand nombre de lectures que cet édito à suscités, montrent que les Algériens ne sont pas dupes et sont conscients de ce qui se trame dans cette région et à nos frontières. Quelles que soient les positions des uns et des autres, tous les lecteurs partagent néanmoins cette crainte pour l'unité du pays et cette volonté stoïque de repousser toutes les tentatives de déstabilisation. Les carences du pouvoir, réelles, et sa responsabilité, par incompétence et imprévoyance, dans le pourrissement de la situation depuis de longs mois, ne doivent pas nous cacher le rôle de ceux qui jettent de l’huile sur le feu et mettent même la main à la pâte pour envenimer les choses et rendre le conflit inextricable. Dans les circonstances présentes, il n’y a pas de troubles «neutres», comme certains le croient, par naïveté et intoxiqués par les versions du type «conflit intercommunautaire». Placé dans le contexte régional façonné par les manœuvres réussies de déstabilisation de plusieurs pays arabes menées ces dernières années, il devient évident que la finalité de ce qui se trame à Ghardaïa vise à jeter notre pays dans la même tourmente. Le rétablissement de l’ordre public en imposant le respect de la loi est la condition préalable à la mise en échec de cette manœuvre revêtue, comme d'habitude, de l’habit identitaire. Mais le scénario noir concocté pour Ghardaïa, est cousu d’un fil blanc visible à mille lieux, comme le prouvent le contenu véhiculé par les réseaux sociaux, les appels bellicistes des salafistes, les sollicitations d’ingérences étrangères, etc. Les personnalités politiques qui ont donné leur avis à ce sujet ont reconnu, sans tomber dans l’exagération ni la dramatisation, que l’enjeu était l’unité nationale, qu’il s’agissait d’une notion sacrée construite au cours de la lutte de libération nationale par l’élite patriotique du pays, issue de toutes les couches sociales et de toutes les régions, et, donc, qu’il n’y a pas lieu de transiger.
K. M.
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