Prisonniers du perroquetage
Par M. Aït Amara – Hamid Grine cherche-t-il à rallier ses collègues à sa «cause» dans sa quête éperdue pour fermer leur gueule aux journalistes impolis et irrévérencieux que nous sommes ? Le journaliste de la Chaîne 1 de la Radio gouvernementale a-t-il été enjoint de poser sa question ignominieuse à la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, lui suggérant de fermer les journaux électroniques parce qu’impétueux envers le pouvoir ou l’a-t-il posée de son propre gré ? Un journaliste sensé et professionnel peut-il faire preuve d’autant de pauvreté d’esprit et commettre deux non-sens en une seule question, lors d’une émission censée apporter des éclairages aux auditeurs sur le sujet traité et qui, en l’occurrence, n’avait rien à voir avec la presse ? Que répondre à ce genre d’inepties provenant d’un tel confrère enfermé dans son studio calfeutré et insonorisé et emprisonné dans son perroquetage ? En quoi les journaux électroniques, agréés ou non par un ministère de la Communication aussi inutile qu’inefficace, dérangent-ils ce journaliste de la Chaîne 1 dont la mission n’est pas d’informer, mais de porter la voix des décideurs du moment et diffuser leur propagande ? Qui des deux devrait cesser d’émettre ? Les médias libres qui, malgré leurs possibles erreurs, offrent au citoyen la possibilité d’entendre un autre son de cloche et de s’exprimer à cœur ouvert, ou ces hypnotiseurs chargés de le maintenir indéfiniment entre éveil et sommeil, de reprogrammer constamment son cerveau, de le désensibiliser et de le conserver dans un état de léthargie permanente ? Comment un journaliste peut-il, en 2015, faire montre d’une telle nullité et demander à un membre du gouvernement de fermer des sites d’information libres, alors même que ceux-ci non seulement ne relèvent pas du ministère de la Poste et des TIC, mais sont hébergés à l’étranger et ne sont donc pas des médias de droit algérien ? Ce journaliste connaît-il vraiment ce phénomène technologique qui s’appelle «Internet» ? N'a-t-il pas encore assimilé le fait que cet outil qui a révolutionné le monde a définitivement brisé les barrières de la pensée unique et fait disparaître les frontières du savoir et de l’intelligence désormais ouvertes à tous ? Enfin, qui des journaux électroniques affranchis de toute tutelle ou de ces instruments de bourrage d’un autre âge doit fermer sa gueule ?
M. A.-A.
P. S. : Nous saluons chapeau bas Mme la ministre de la Poste et des TIC, dont la réponse fut cinglante et on ne peut plus claire : «La presse est une chose sacrée à laquelle il n’est pas permis de toucher !»
https://www.youtube.com/watch?v=3qzE3p81MqI
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