«Oui, M. le Président !»
Par Houari Achouri – Qu’est-ce qu’un attentat terroriste ? La réponse est claire, partout… sauf en France. Sarkozy et son équipe ont leur propre définition qui permet d’effacer la grosse tache faite sur leur mandat présidentiel par les tueries de Toulouse, en 2011, dont l’auteur, Mohamed Merah, n’est, pour eux, qu’un «fou furieux» et surtout pas un terroriste «djihadiste», comme ceux qui ont mitraillé la rédaction de Charlie hebdoen janvier 2015 ou ceux qui ont semé la terreur dans Paris en tuant des dizaines de personnes en novembre 2015, cette horreur, c’est sous Hollande. Pour certains hommes politiques français – pas tous heureusement –, quand ils sont au pouvoir, la vérité ne compte pas, ce qui compte, c’est le mensonge qui s’appuie sur le principe «la fin justifie les moyens». En fait, dans cette Mecque de la liberté qu'est la France, la vérité est prohibée ! Les Français sont sommés de prendre tout ce que disent leurs présidents pour argent comptant. Quand Sarkozy dit qu'un million de Libyens vont être massacrés par Mouammar Kadhafi à Benghazi, il faut dire «oui, M. le Président !» ; quand Hollande dit que Bachar Al-Assad commet un génocide sur la population syrienne, il faut dire «oui, M. le Président !». Pour s’attaquer à ces deux dirigeants de pays arabes gênants et les écarter afin de libérer la voie aux intérêts économiques de grandes entreprises françaises tout en allant dans le sens voulu par le parrain américain, la vérité vaut d’être piétinée par Sarkozy et par le duo Hollande-Fabius. Un consensus imposé à la société française par les médias aux ordres permet de masquer la vérité et de laisser passer le mensonge, même s’il est énorme et incroyable. Seulement, cet accord tacite est valable uniquement en politique étrangère ; à l’intérieur de l’Hexagone, c’est chacun pour soi, comme le prouve le clivage subitement ouvert autour de la qualification des meurtres commis par Mohamed Merah. Le «fauteur» risque le lynchage médiatique ou, au mieux, s’il fait amende honorable, une petite «volée de bois vert». Eric Woerth le sait maintenant.
H. A.
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