Une campagne à oublier
Par R. Mahmoudi – La campagne électorale arrive à sa fin, alors que, comme c’était prévisible, aucun parti politique, surtout pas le FLN, n’a réellement réussi à ranimer ce corps mort qu’est la politique en Algérie. Seul le bourrage des urnes pourra, comme d’habitude, cacher le désintérêt flagrant de la population pour cette élection. Mais n’est-ce pas jouer avec le feu dans une conjoncture explosive à tous points de vue ?
Obnubilés par l’appât et le jeu des rivalités, les partis ont été loin des attentes. Mais l’échec est largement partagé avec un gouvernement plus soucieux de sa survie, qui a mobilisé de gros moyens – financiers et de communication – pour intéresser les citoyens et joué, avec moins de tact que d’habitude, la carte de la menace étrangère. Sans public et sans enjeu réel, cette campagne est sans doute l’une des plus ternes et des plus insipides de l’histoire du pluralisme politique en Algérie.
Pourtant, elle aurait pu être exploitée à bon escient pour relancer le débat sur les questions de l’heure les plus diverses, à commencer par l’intérêt de ce type même d’élections, qui, au lieu de faire avancer le processus démocratique dans le pays, contribuent à le saper chaque cinq ans un peu plus et à le dévitaliser.
Elle aurait pu servir de tribune pour discuter de la situation sociale, de la crise économique et des libertés publiques, loin des discours populistes et sans fondement, tels que ceux qui ont été servis aux citoyens durant cette campagne, et aussi de tremplin pour lancer des projets d’avenir et de construction, au lieu de ces campagnes d’inauguration de projets qui ne verront certainement pas le jour avant le fin du mandat qui s’annonce.
R. M.
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