La fin de Tebboune n’est ni une défaite de l’Etat ni une victoire de Haddad

Tebboune Ouyahia
Abdelmadjid Tebboune a été débarqué quelques mois à peine après sa nomination. New Press

Par Karim Bouali – La décision était attendue. Tout, en effet, indiquait que le Premier ministre allait être dégommé dès son retour de sa virée européenne où, dit-on, il passait ses vacances en compagnie d’affairistes «peu fréquentables».

Tout a commencé par une série de décisions à l’encontre d’investisseurs privés auprès desquels le successeur de Sellal réclamait le remboursement de quelque 40 milliards de dollars de crédits contractés auprès des banques publiques. Cette attaque frontale de Tebboune contre les puissants patrons a, tout de suite, été suivie d’une réaction sans ambages du président du Forum des chefs d’entreprises (FCE, patronat) Ali Haddad – principale cible de Tebboune – qui rappela à son «détracteur» que l’Etat lui devait plus de 1 000 milliards. Ce à quoi Teboune répondra que plus de 100 projets confiés au patron de l’ETRHB étaient à l’arrêt et qu’il était mis en demeure de les relancer.

Abdelmadjid Tebboune avait, par ailleurs, été accusé par certains cercles proches de la Présidence, d’avoir mal interprété les instructions du président de la République visant à mettre de l’ordre dans le secteur économique et de séparer celui-ci de la sphère politique.

Néanmoins, des sources très au fait du dossier ont affirmé à Algeriepatriotique que l’éviction de Tebboune «ne signifie pas un recul de l’Etat ou une victoire d’un protagoniste au détriment d’un autre». «La feuille de route établie par le Président est toujours en vigueur», souligne notre source, qui précise que «le nouveau Premier ministre devra, de toutes les façons, poursuivre le travail commencé par son prédécesseur pour obliger les opérateurs à rembourser leurs dettes, à s’acquitter de leurs impôts et à achever les projets dont ils ont obtenus les marchés par divers moyens».

Le désormais ex-directeur de cabinet de la Présidence, qui dirigera le gouvernement une nouvelle fois à partir d’aujourd’hui, ne s’oppose pas à la participation d’hommes d’affaires à la gestion politique. Ahmed Ouyahia déclarait, en janvier dernier, que «la philosophie et la ligne politique du RND ne sont nullement contre la présence dans le champ politique d’hommes d’affaires activant légalement». «Au RND, il n’y a pas d’argent de la drogue, du conteneur, de l’import-import ou de la corruption», avait-il assuré.

K. B.

Comment (70)

    Krimo
    17 août 2017 - 16 h 09 min

    Zaatar,

    Apophis c’est un peu trop. Une cause naturelle autre (plus douce) qui remettrait tout a plat est une éventualité, mais pour le long terme, sinon au vu du présent ce serait une « version bien de chez nous de Mad Max » tag aalla men tag.

    Y aurait-il encore du ressort en pareille circonstanceɁ

    Je vais ressasser un hier pas lointain 1992, deux monuments de la noble cause étaient là et je regrette qu’ils n’aient pu conjuguer leurs efforts pour nous sortir du merdier, l’un le payera de sa vie et l’autre s’est cantonné sur des principes régaliens. Tout aussi respectable pour l’un comme pour l’autre, mais c’était bien dommage.

    A la veille du nouveau millénaire, un militaire en guise de costume s’est affublé d’une armure, hélas trop lourde pour lui (ce qu’il reconnait tacitement) nous envoie aux urnes, malheureusement cette p…. de décennie noire a ravagé les mentalités, le sectarisme prend le pas et encore une fois le dernier des illustres en fera les frais.

    Que restait-il Ɂ Toujours dans le pré a regarder passer les trains, et sachant que les rouages de la politique de haute voltige allaient entrer en jeu, je me suis dit pourquoi pas pour leur candidat. 15 ans, proche d’un pouvoir qui ne laisse pas indifférent, 20 ans à ruminer les erreurs du passé, il y avait « matière à s’illusionner ». Première rencontre avec la presse il évoque le Nobel de la paix que l’Algérie n’aurait pas eu. Tiens-tiens. Puis la fameuse poignée de main, enfin un qui ose et je suis sûr que s’il était allé au bout, en dépit de tout ce que l’on peut penser, il aurait au moins essayé, Arafat était encore en vie. Le son des sirènes venu d’ailleurs le stoppe net …….. et n’est pas Ulysse qui veut.

    Que des illusions, rien que des illusions ……..

    Bien a vous

    BERKANI
    16 août 2017 - 21 h 46 min

    TEBBOUNE nous a fait rentrer dans la tête que le chef de l’Etat lui a donné ses directives en ces termes : « Dorénavant, il faudra séparer la politique de l’argent ». Il s’agit évidemment de l’argent SALE ……..
    Mais alors, pourquoi a-t-il omis d’ajouter ce mot ?????
    En tout état de cause, le peuple algérien endormi durant plus d’un demi-siècle sous l’effet des subventions tous azimuts commence à se réveiller et pour lui, le moment n’est plus à l’analyse des comportements de ceux qui nous gouvernent mais à la recherche de la meilleure stratégie à adopter pour s’en débarrasser au plus vite, de manière pacifique, bien entendu.

    umeri
    16 août 2017 - 18 h 23 min

    Mr Teboune a commis plusieurs maladresses, il a été vite en besogne, pour s’attaquer a Ali Haddad, président du F C E, qui n’est qu’un élèvement du puzzle adroitement encadré par qui vous savez, cela voulait dire, qu’ils étaient tous menacé, ensuite se rendre a Paris, s’entretenir avec la premier ministre français, sans l’aval du Président Bouteflika, puis s’est rendu en Cote d’Azur, pour y passer des vacances. Il a donné l’occasion, pour se faire éjecter sans plus. Ouyahia a toujours été fidèle au président, il n’a jamais commis d’impair, malgré les difficultés auxquelles, il était confronté par le passé.

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