L’islamisme : produit du capitalisme décadent
Par Mesloub Khider – «Le sommeil de la raison engendre des monstres» (Francisco de Goya). L’émergence des Frères musulmans est très récente. Paradoxalement, mais sans nous étonner, les phénomènes politiques islamistes sont apparus dans les années 1920-30 : dans la période même de l’émergence en Europe des mouvements fascistes et nazis (Italie, Allemagne, Espagne, etc.). Les Frères musulmans étaient principalement actifs en Egypte et en Syrie et, dans une moindre mesure, dans la zone d’influence de ces pays. Les convergences politiques et idéologiques réactionnaires se manifestent ainsi dès cette période.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Notre époque, frappée par une crise économique systémique du capitalisme, voit apparaître les mêmes mouvements réactionnaires à l’œuvre. Dans les années 1950-60, les mouvements islamistes connaîtront une grande prospérité financière grâce aux agences pétro-islamistes et aux organismes obscurantistes «d’éducation». Ils étaient portés par un contexte international dominé par la doctrine Truman dont le cheval de bataille était l’endiguement du communisme (stalinisme). Dans le monde arabe, la doctrine Truman se traduisit par un choc frontal contre les nationalismes arabes socialisants ou prosoviétiques. Aussi l’islam est-il devenu pendant la guerre froide l’axe à la fois culturel et idéologique de la défense du «monde libre» contre le communisme dans le monde «arabe». Tout le monde connaît maintenant les effets catastrophiques et sanglants de cette ligne politique du bloc occidental.
Cependant, avec des succès inégaux, les mouvements islamistes ont mis du temps à occuper le devant de la scène. Il leur a fallu attendre le milieu des années 1970 pour pleinement s’épanouir. Dans le nouveau contexte de crise économique inaugurée au début des années 1970, les islamistes, favorisés par le désengagement de l’Etat-providence, garant jusque-là du développement social et culturel, commencent à s’incruster dans le tissu social à travers notamment des services caritatifs. S’appuyant tour à tour sur le nationalisme et sur la religion, les mouvements islamistes ont pu se développer, puis donner libre cours à leurs délires fanatiques et sanguinaires.
Ainsi, apparus à la même époque que le fascisme en Europe, en parfaite résonance avec l’idéologie postmoderne marquée par la pensée irrationnelle, les mouvements islamistes constituent donc une réelle tendance réactionnaire, un véritable courant contre-révolutionnaire, structuré et subventionné par les puissances impérialistes protéiformes, depuis Washington jusqu’à Riyad, en passant par Tel-Aviv et Paris.
Toutefois, si toutes les variantes de fascisme ont été anéanties (ou provisoirement neutralisées) en Europe et dans le reste des autres continents, le monde «musulman», lui, englué dans une pensée archaïque moyenâgeuse, s’arc-boute encore à un modèle de vie réactionnaire en total décalage avec notre modernité. Prisonnier d’une doctrine religieuse rétrograde, il ne consentira jamais à accepter les principes du monde moderne. Contribuant par-là même au développement de mouvements islamistes prêts à résister à l’envahissement du mode de vie occidental même au moyen des armes, du sacrifice de leur vie. Et même s’il faut anéantir tous les «mécréants» de la Terre et les «mauvais musulmans» du cru jugés comme étant trop modérés ou modernisés.
L’islamisme répandra longtemps encore sa barbarie. Produit d’un système capitaliste décadent qui a généré deux boucheries mondiales au XXe siècle, sans oublier les fascismes et le totalitarisme stalinien, l’islamisme, dernier vestige réactionnaire de notre époque, doit être combattu et abattu. Sans oublier son géniteur, le capitalisme mondialisé, devenu au même titre que l’islamisme nocif pour l’humanité.
M. K.
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