Rassemblement à Béjaïa pour dénoncer les menaces sur les libertés démocratiques
Par Ramdane Yacine – Des organisations de la société civile lancent un appel à un rassemblement, le 5 octobre prochain devant la wilaya de Béjaïa afin de protester contre l’interdiction de l’organisation de l’université d’été de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh) par les services d la wilaya.
Une déclaration rendue publique par le Collectif citoyen pour les libertés à l’issue de la réunion tenue le 26 septembre au siège de la LADDH à Béjaïa, les ONG et partis politiques – dont la Laddh, le Café littéraire de Bejaia, le Café littéraire d’Aokas, la Coordination du Snapap de Béjaïa, le Parti socialiste des travailleurs (PST), l’Union démocratique et sociale (UDS) bureau de Béjaïa, le Forum socialiste (FS), l’Initiative citoyenne Béjaïa – dénonce «l’interdiction arbitraire de l’université d’été » que devait organiser la Laddh dans un établissement privé de Souk El-Ténine (Béjaïa), du 5 au 8 octobre 2017.
«Ce flagrant déni du droit de réunion, sans qu’aucun motif n’en soit d’ailleurs notifié, est d’autant plus intolérable qu’il ne doit laisser personne indifférent. Cette brutale interdiction exprime très clairement la volonté du pouvoir de réprimer les libertés démocratiques par le verrouillage des espaces d’expression», note l’appel.
Par ailleurs, les rédacteurs de l’appel estiment qu’«en s’attaquant sans relâche, par le biais des chefs de daïra et du wali, aux organisations de la société civile qu’il ne contrôle pas, il cherche en réalité à soumettre totalement la population en lui empêchant toute possibilité d’être librement et dignement représentée quand ses droits sont bafoués et ses libertés foulées aux pieds».
Aujourd’hui, la Laddh est visée «parce qu’elle est à l’avant-garde de toutes les luttes démocratiques dans leur acception moderne la plus large», lit-on encore.
Le rassemblement populaire prévu devant la wilaya, le 5 octobre à 11h, sera «couronné par une université populaire qui se tiendra sur la place Saïd Mekbel dans l’après-midi, à partir de 14h», peut-on lire dans l’appel. «La date du 5 Octobre 1988 est hautement symbolique, représentant un jalon des plus importants de notre combat pour la démocratie», rappelle-t-il.
Le Collectif citoyen pour les libertés demande la levée de l’interdiction arbitraire frappant l’université d’été de la Laddh, l’instauration du régime déclaratif et la suppression de celui des autorisations imposé par les autorités en violation du droit d’organisation et de réunion, l’ouverture sans restriction des établissements culturels aux citoyens et organisations désirant mener des activités diverses et le respect des libertés individuelles et collectives sous toutes leurs formes.
Rappelons que la wilaya de Béjaïa a connu un mouvement de protestation en août dernier contre l’interdiction par l’administration de la tenue d’une série de conférences-débat par le café littéraire d’Aokas.
R. Y.
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