Erdogan accuse : «Le Kurdistan libre est une invention du Mossad»
Par Sadek Sahraoui – Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a défendu l’idée aujourd’hui que ce sont les services spéciaux israéliens qui ont poussé les Kurdes irakiens à demander l’indépendance de leur région, le Kurdistan. Il a particulière accusé le Mossad d’avoir joué un rôle de premier plan dans l’organisation du référendum d’autodétermination de lundi dernier.
Pour appuyer ses dires, il a fait savoir que les Kurdes ont célébré leur référendum avec des drapeaux israéliens à la main. «Cela montre une chose : cette administration a une histoire commune avec le Mossad, ils avancent main dans la main», a déclaré M. Erdogan.
Le scrutin initié par le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani, a été largement décrié à l’international. Israël est le seul pays à s’être prononcé publiquement pour un Etat kurde indépendant. Le «oui» à l’indépendance a remporté une majorité massive. «Vous rendez-vous compte de ce que vous avez fait ? Seul Israël vous soutient», a-t-il ajouté, s’adressant aux dirigeants kurdes irakiens au cours d’un discours télévisé prononcé à Erzurum, une ville de l’est de la Turquie.
Le président turc a assuré samedi que le Kurdistan irakien «paierait le prix» de ce référendum «inacceptable», sans donner plus de précisions. M. Erdogan a plusieurs fois menacé de frapper Erbil au portefeuille en fermant notamment les vannes de l’oléoduc qui permet à environ 550 000 des 600 000 barils/jour produits par le Kurdistan irakien d’être exportés, via le port turc de Ceyhan (sud). «Ce n’est pas un Etat indépendant qui est fondé dans le nord de l’Irak avec ce référendum. Au contraire, c’est une plaie sanglante qui a été ouverte», a-t-il déclaré.
Ankara, important partenaire commercial d’Erbil, est, rappelle-t-on, fermement opposé à la création d’un Etat kurde à sa frontière, craignant que cela ne galvanise les séparatistes kurdes qui mènent une rébellion sanglante dans le sud-est de son territoire. La Turquie abrite environ 7 millions de Kurdes, soit plus du double de la population kurde d’Irak.
S. S.
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