Messahel à partir de Bamako : «Il faut une stratégie novatrice de lutte contre le terrorisme»
Dans sa déclaration aux travaux de la Conférence, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a indiqué que cette Conférence, dont le thème central est la sécurité au Mali et dans le Sahel et ses répercussions sur l’Afrique de l’Ouest, a pour objectif fondamental l’évaluation globale de la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest et l’élaboration d’une nouvelle stratégie collective en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée dans la zone du Sahel. Il a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à poursuivre la coopération multiforme avec le Mali pour l’accompagner dans ses efforts visant à accélérer sa sortie de la crise qu’il endure.
Messahel a ajouté que les objectifs liés à la recherche de nouveaux modes d’action, à l’affinement de la stratégie et à la mobilisation des instruments nouveaux et plus adéquats permettant davantage d’efficacité pour obtenir les résultats escomptés, doivent tenir compte de l’impératif d’une plus grande concertation et dialogue entre l’ensemble des acteurs dans la zone du Sahel, mais également la mutualisation de leurs efforts et moyens.
Abordant la question principale de la Conférence, à savoir la sécurité régionale, Messahel a partagé avec les participants l’expérience de l’Algérie en matière de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme. A cet égard, il a rappelé que les résultats hautement positifs enregistrés par l’Algérie dans cette lutte constituent le centre d’intérêt d’un grand nombre de pays avec lesquels elle entretient une coopération dense et mutuellement bénéfique.
Abdelkader Messahel a précisé que cet important document préconise sept axes fondamentaux autour desquels s’articulera la mission du Coordonnateur de la prévention de l’extrémisme violent et de la lutte contre le terrorisme en Afrique à savoir : le développement de l’architecture africaine de lutte contre le terrorisme ; le développement et l’enrichissement des normes africaines de lutte contre le terrorisme ; la vigilance par rapport aux combattants terroristes étrangers et leur retour ou mouvements à destination de l’Afrique (comme on l’a vu en Libye) ; le resserrement et le tarissement des multiples sources de financement du terrorisme ; la lutte contre la radicalisation et les politiques de déradicalisation ; la promotion des cadres politiques, institutionnels et judiciaires pour favoriser la démocratie, la bonne gouvernance ; les droits de l’Homme, la justice sociale, le développement socio-économique et l’Etat de droit en tant que facteurs contribuant effectivement à priver le terrorisme des terreaux qu’il exploite pour sa propagande et, enfin, l’intensification de la coopération bilatérale, régionale et internationale dans la lutte contre ce fléau.
Il a ajouté, par ailleurs, que les éléments définis dans le Mémorandum susmentionné sont constitutifs d’une stratégie novatrice pour une réponse collective à la menace terroriste, en soulignant qu’ils sont destinés à contribuer aux débats de la Conférence visant l’élaboration d’une «Plateforme collaborative» pour renforcer la lutte contre le terrorisme et les autres fléaux ravageurs que connaît cette région.
Messahel a indiqué, enfin, que l’Algérie, du fait de son appartenance à une région marquée par une grande turbulence, due notamment aux crises en évolution dans son voisinage immédiat, demeure consciente que, le règlement de la crise en Libye donnera de la visibilité à la stabilisation de toute la région et permettra d’appréhender efficacement la lutte contre le terrorisme et ses connexions en raison des liens avérés entre les groupes existant en Libye et leurs prolongements dans la sous-région.
R. N.
Comment (9)