Chihab : «Ouyahia ne se présentera pas à la présidentielle contre Bouteflika»
Par Hani Abdi – Le porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), Seddik Chihab, écarte totalement la candidature du secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, à la présidentielle de 2019 si l’actuel Président rempile pour un nouveau mandat.
«Le soutien d’Ahmed Ouyahia au président Bouteflika est sans condition. Il ne va donc pas gêner le président Bouteflika s’il décide de briguer un autre mandat», a affirmé Chihab sur le plateau d’une chaîne de télévision privée. Le porte-parole du RND tente ainsi, par ses affirmations, de mettre fin aux rumeurs sur la candidature d’Ouyahia à la prochaine présidentielle. Des rumeurs qui ont été répercutées par des médias étrangers ; certains lui avaient visiblement adossé des propos qu’il n’aurait pas tenus. C’est le cas du correspondant d’Al-Quds Al-Arabi à Alger qui a affirmé que le Premier ministre – en meeting électoral samedi dernier à Sétif – aurait exprimé clairement sa volonté de se porter candidat à la présidentielle. Des propos qui n’ont été rapportés, faut-il le préciser, que par ce média basé à Londres.
Si l’ambition présidentielle d’Ahmed Ouyahia est un secret de Polichinelle, son éventuelle candidature contre l’homme qu’il a soutenu depuis 1999 paraît pour le moins incongrue sinon politiquement suicidaire. La question est donc de savoir qui est en train de distiller ces rumeurs et pour quel but !
Fraîchement nommé Premier ministre, Ahmed Ouyahia bénéficie, certes, du soutien du FLN pour l’exécution de son plan d’action, mais il est souvent attaqué par le secrétaire général du vieux parti, Djamel Ould-Abbès. Ce dernier affirme d’ailleurs depuis des semaines que le futur Président de l’Algérie ne pourrait qu’être issu du FLN. Pour certains observateurs, l’insistance d’Ould-Abbès sur la filiation du futur Président de l’Algérie cache mal son anxiété et son incertitude quant à l’issue de la prochaine présidentielle. Les négociations semblent se faire à un niveau plus élevé que celui du secrétaire général du FLN, qui ne serait pas mis dans la confidence.
D’ailleurs, Boudjerra Soltani, ex-président du MSP et l’un des «alliés islamistes» du président Bouteflika, a réagi aux propos d’Ould-Abbès en l’invitant à «laisser la présidentielle aux poids lourds». Tant que la volonté de Bouteflika n’est pas connue, il est donc difficile d’anticiper sur le déroulement de la prochaine présidentielle.
H. A.
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