L’Algérie enregistre une baisse historique de son débit internet
Par Hani Abdi – L’Algérie se distingue dans le monde par une chute libre de son débit internet.
Selon le dernier classement du spécialiste mondial des tests de débit, Speedtests, l’Algérie a enregistré sa plus faible vitesse de connexion internet. Ainsi, le débit fourni par Algérie Télécom (ADSL) est de 3,7 mégaoctets par seconde (Mbps). Cela représente, selon le même classement, 24% de baisse par rapport à la même période de 2016. Cette chute libre place l’Algérie comme le premier pays qui enregistre la plus forte baisse de son débit internet, suivi de l’Equateur avec 9,1% de baisse.
Toujours à la traîne en matière de TIC, l’Algérie est donc en tête du podium des débits les plus faibles au monde. Il est à préciser qu’en dehors de l’Algérie, jamais aucun autre pays au monde n’a connu une baisse aussi importante. Le classement de Speedtests permet de comparer les performances des pays en matière de haut débit (fixe et mobile). Pour faire son classement, Speedtest se base sur trois valeurs et une échelle de performance parmi des usages courants de l’internet. La première est la réception de données (download) : cette valeur représente la vitesse à laquelle les données arrivent sur votre ordinateur ; elle est souvent référencée par le terme «débit descendant». La deuxième valeur est l’envoi de données (upload) : cette valeur représente la vitesse à laquelle les données sont transmises depuis votre ordinateur vers l’internet ; elle est souvent référencée par le terme «débit montant». La troisième valeur est le temps de réponse (ping) : cette valeur représente le temps écoulé pour un aller-retour entre votre ordinateur et celui hébergeant les fichiers qui ont servi à mesurer le débit de réception des données ; elle est souvent référencée par le terme «latence».
Speedtests souligne qu’un débit descendant de 1 Mbits/s signifie que vous recevez chaque seconde une quantité données équivalentes à un million de 0 ou de 1 sur votre ordinateur en provenance du réseau Iinternet. Cela paraiît beaucoup, mais c’est finalement peu au regard des usages modernes. «Un message électronique standard, qui ne contient que du texte, représente un ‘poids’ de 30 à 100 kilo-octets (Ko), soit entre 240 et 800 bits. Il faut donc nettement moins d’une seconde pour que ce message soit réceptionné par votre ordinateur, en ne considérant que le volume de données qui transite. Mais si des documents sont attachés à ce message, par exemple des photos numériques, dans ce cas le message est fortement alourdi. Une photo de bonne qualité peut parfois peser 4 Mo, soit 32 Mbits. Si trois photos accompagnent le message, nous arrivons rapidement à un volume de données à récupérer approchant les 100 Mbits. Un abonnement ADSL dont le débit est limité à 5 Mbits/s nécessitera alors 20 secondes pour récupérer ce message, là où un abonnement fibre avec un débit utile de 250 Mbits/s permettra la même opération en moins d’une seconde, ceci considérant qu’aucun autre usage n’est fait sur ces abonnements au même instant», explique Speedtests.
Ce classement prouve encore une fois le manque de développement de l’internet en Algérie. Un classement à méditer, dans ce monde où le numérique est devenu une économie indispensable pour le développement.
H. A.
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