Appel à la mise en place d’une académie de la langue amazighe

Pour Dourari, l’académie aura pour mission de préparer le terrain à la promotion et au développement de cette langue
Abderrezak Dourari. D. R.

Le professeur de linguistique et de traductologie, Abderrezak Dourari, a mis en avant, mardi à Alger, la nécessité de mettre en place une académie de tamazight qui aura pour mission de préparer le terrain à la promotion et au développement de cette langue, soulignant l’importance de maintenir pour le moment la diversité de l’écriture du tamazight.

«Il aurait fallu, après la constitutionnalisation et l’officialisation de cette langue, promulguer une loi organique permettant la création d’une académie à laquelle sera confiée la préparation linguistique du tamazight», a estimé M. Dourari lors du forum du quotidien Al-Djazair, appelant à éviter pour le moment l’approche visant à unifier son enseignement ou encore l’alphabet de son écriture.

Pour le professeur universitaire qui dirige aussi le Centre national pédagogique et linguistique de l’enseignement de tamazight (CNPLET), la reconnaissance de la langue amazighe à travers la Constitution de février 2016, en tant que partie intégrante de l’identité nationale commune à tous les Algériens, est une «revendication populaire qui doit être prise en charge dans sa diversité».

«Il est important que chaque région opte pour l’alphabet et le genre linguistique qu’elle souhaite étudier», a indiqué M. Dourari, citant le cas de «la Kabylie qui utilise les lettres latines» étant donné, a-t-il dit, «que tous les militants pour la reconnaissance de cette langue ont étudié en langue française et penchent ainsi plus pour cet alphabet».

Concernant les autres régions, le conférencier a cité, à titre d’exemple, la région du Mzab qui, selon lui, «préfère l’écrire en lettres arabes en raison de la sacralité de l’arabe dans cette région», alors que les Touareg considèrent le tifinagh comme symbole de leur identité, a-t-il expliqué. «Aucune diversité ou lettre ne peut être imposé à une région du moment que la langue peut être écrite par n’importe quelle lettre», a estimé M. Dourari.

Partant de cette conception, il a appelé à «s’éloigner de l’approche unificatrice», précisant que l’académie «doit tenir compte de la diversité linguistique et culturelle algérienne». «Seule la production intellectuelle et culturelle imposera la lettre et la diversité linguistique», a t-il conclu.

R. N.

Comment (15)

    Anonyme01
    27 décembre 2017 - 21 h 34 min

    @ZORO27 décembre 2017 – 8 h 32 min / … Ne t’en fais pas Zoroo, on trouvera la solution pourvue que la langue Tamazight soit enseignée malgré tant de résistances et d’oppositions. On s’y attend d’ailleurs. Dourari a émis un point de vue, qui n’est pas forcément celui des populations qu’il a citées pour le choix de la graphie en trois caractères pour l’écriture de Tamazight. Ce monsieur doit savoir que la langue Tamazight a ses règles grammaticales scientifiques incontestables, qui sont mises en place depuis un siècle. Mais le pouvoir n’a pas décidé encore pour l’enseignement de cette langue d’où l’apparition de beaucoup de problèmes. Le choix porté pour la nomination de ce monsieur au poste qu’il occupe en est un des problèmes. Sinon comment ce monsieur oserait proposer le caractère facultatif de l’enseignement de cette langue nationale et officielle s’il n’a pas reçu l’aval d’en haut ? Et en plus comment ce monsieur a–t-il accepté de laisser le choix de l’utilisation de trois caractères pour l’écriture de cette langue, la chose qui est tout à fait incompatible pour l’enseignement de toute langue. Je déduis alors de ce qui est dit que ce monsieur est chargé d’une mission, celle qui consiste à bloquer l’enseignement de la langue Tamazight. C’est pourquoi je considère que le HCA ne peut pas servir Tamazight puisque c’est un organe dépendant du pouvoir .C’est d’ailleurs le pouvoir qui a choisi et nommé ses membres. C’est le pouvoir qui décidera alors pour cette langue. C’est pourquoi Tamazight est prise en otage, et souffrira encore des resistances des politiciens.

    MELLO
    27 décembre 2017 - 19 h 17 min

    De Abdelkrim Badjadja , je retiens ceci:
    Celui qui dit “Je suis Kabyle, et non Arabe”, a raison.
    Celui qui dit “Je suis Arabe, et non Kabyle”, a raison.
    Celui qui dit “Je ne suis ni Kabyle, ni Arabe, mais Chaoui, ou Mozabite, ou Targui”, a raison également.
    Celui qui proclame “Je suis Musulman, et peu importe mon origine ethnique”, a raison sans aucun doute.
    Celui qui dit “Je ne suis ni Amazigh, ni Arabe, ni Musulman, mais je revendique la citoyenneté algérienne », a tout à fait raison, Qui pourrait contester l’algérianité des moudjahidates Annie Steiner, Jacqueline Guerroudj, des militants nationalistes tels le couple Claudine et Pierre Chaulet, et tous ceux qui sont tombés au champ d’honneur pour l’Indépendance de l’Algérie: Fernand Yveton, Henri Maillot, Maurice Laban, Raymonde Peschard…?
    Et quoi répondre à celui qui ose contester l’algérianité de la majorité de nos compatriotes sous prétexte qu’ils sont les descendants des “envahisseurs arabes” voilà quatorze siècles déjà!
    Au Canada, on délivre la citoyenneté aux immigrants après un séjour de cinq ans seulement. En Algérie, quatorze siècles ce n’est pas suffisant!
    Celui qui dit “Je ne suis pas obligé d’être Musulman”, c’est son affaire, il n’a de compte à rendre à personne, si ce n’est à …DIEU Le Tout Puissant.
    Et qui est en mesure de prouver qui descend réellement des “Berbères” et qui descend des “Arabes”?

      Zoro
      29 décembre 2017 - 8 h 20 min

      C est avec cet esprit que j ai grandi dans ma ville,Italien,espagnol,francais,juif,kabyle,mozabite et arabe chacun chez soi était ce qu il voulait être mais dehors on parlait Arabe.
      Signé ZORO…Z..

        Zoromop pm
        29 décembre 2017 - 9 h 48 min

        «  »ENVAHISSEURS ARABES » mot d ordre des kabylistes haineux des arabes et des musulmans.Ignore tu que les arabes n étaient que des tribus pas mieux que les vôtres qui s entre tuaient ,au fil des temps,sans jamais dépasser les frontières de leur péninsule jusqu’au jour où ils eurent l l honneur de repandre le message divin.combien étaient ils ces arabes qui ont dominé le monde??
        Avec moins de cécité et un peu d honnêteté vous arriverez à prononcer un jour cette epine expression qui vous bloque gorge.
        Ce sont les musulmans arabises qui ont rendu cette terre arabe et non les arabes.
        Signé ZORO. …Z..

    Anonyme
    27 décembre 2017 - 18 h 04 min

    Quand j’entends Dourari, je sors mes boules Quies !

    Boumrah
    27 décembre 2017 - 17 h 07 min

    M. Dourari justifie l’utlisation des lettres latines pour l’écriture de tamazight en Kabylie par le fait par le fait que  »tous les militants pour la reconnaissance de cette langue ont étudié en langue française. »
    Est-ce que le projet de promotion de tamazight concerne uniquement les ‘militants’ francisés ou est-il destiné aux générations futures, toutes alphabétisées en arabe? Écrire tamazight en lettres latines est une grosse aberration et un signe évident de nécolonialisme après un demi-siècle d’  »indépendance ». C’est aussi un indice évident de discrimination raciale arabophone largement partagée parmi les élites kabyles francophones toujours sentimentalement attachés à la France. Séquelle évidente de la politique coloniale de ‘diviser pou régner’. Qui a dit que les Algériens kabyles ont été décolonisés ?

      MELLO
      27 décembre 2017 - 18 h 50 min

      @ Boumrah, une lecture partielle et partiale de Mr DOURARI ne peut qu’aboutir à votre analyse. Or que dit ce Monsieur, chaque région peut utiliser l’Alphabet qui lui convient en citant les Chaouis qui peuvent utiliser l’Alphabet arabe. Quant à la région Kabyle, au vu de tous les auteurs et chercheurs dans le domaine qui ont fait des œuvres en lettres latines, y compris Mouloud Mammeri, il est évident que l’utilisation de cet alphabet reste la plus indiquer. De plus, en quoi l’alphabet latin incarne t il juste la France, ou le colonisateur ? Sachant que cet alphabet est utilisé à travers le monde et par des puissances économiques.

      Tikjda10
      27 décembre 2017 - 19 h 35 min

      Tu dois savoir que l’alphabet latin est le plus utilisé dans le monde. Le choix du latin est fait par les spécialistes pour ressusciter et l’écriture de cette langue millénaire de la majorité des Algériens (si on compte la population berbère arabisée). Quant à toi tu continues à vouloir imposer l’alphabet d’une langue en voix d’extinction pour l’écriture de notre langue millénaire. D’ailleurs tous les pays arabes utilisent l’anglais à la place de l’arabe, comme langue d’enseignement dans leurs universités. Et cette vérité tu ne peux pas la nier. Et l’anglais s’écrit aussi en latin n’est ce pas ?Jusqu’à la date d’aujourd’hui, il n’y a que l’alphabet latin qui s’est imposé dans l’écriture des langues dites de la science, d’ou alors le choix du latin par les spécialistes(je dis les spécialistes et non les charlatins) qui ont beaucoup travaillé pour mettre en place les règles d’écriture de Tamazight. Il n’y a rien de nostalgique avec la France qu’on a balayé de chez nous depuis un demi siècle. Il n’y a que toi qui es un nostalgique d’une langue qui n’a rien apporté au peule de l’Afrique du nord depuis 15 siècles. Pour toi, il faut, soit accepter l’alphabet arabe (parce que tu sens que l’arabe est ta langue) sinon tu taxerais tous ceux qui ont fait un autre choix de néocolonialistes. Quel raisonnement et quel jugement !!! Je dirai que le vrai colonialisme réside dans ta façon de raisonner. Si tu es colonisé par l’idéologie venant du Moyen-Orient, ce n’est pas la faute des spécialistes qui avaient sacrifié leur vie pour mettre au point une langue et la ressusciter de ces centre Puisque nos enfants étudient l’anglais, le Français, l’allemand, l’espagnol et l’Italiens qui s’écrivent en latin, peut tu qualifier alors tous les Algériens de néocolonialistes ? Qu’as-tu comme compétence en étude des langues pour choisir l’écriture de Tamazight en langue arabe?

    kaci
    27 décembre 2017 - 8 h 43 min

    Il s’agit d’indentité, ce qui est un tout. Donc ou c’est l’Etat berbère, alors la constitutionette actuelle doit etre jetée tout entiere et laisserait place à la vision berbère de la cité. Oubien laisser la constitution actuelle qui est digne de la republique islamique. Les choix à moitie sont des non choix.

    ZORO
    27 décembre 2017 - 8 h 32 min

    He voila la vérité qui sort de la bouche des savants «  »AMAZIGH EN ARABE ,AMAZIGH EN TIFINAGH ET AMAZIGH EN LATIN TOUTES LES TROIS LANGUES NATIONALES ET OFFICIELLES DANS LEFUTUR.
    SIGNE.ZORO. ..Z….7
    .

      MELLO
      27 décembre 2017 - 18 h 54 min

      En quoi l’alphabet peut être aligné à la « race » ?
      Les Iraniens sont ils des arabes en utilisant l’alphabet arabe ? Les Espagnols, les Italiens , les Anglais et autres Allemands sont ils des Français en utilisant les lettres latines ? Zoro, élève un peu ton niveau et ne joue pas avec le feu de l’assimilation.

    rebel
    27 décembre 2017 - 6 h 46 min

    Ya Rabi,reclamation pour l’amazigh,greve dans la sante et l’education,reclamation de boulanger,poissonniers qui jettent les sardines a la mer pour ne pas les vendre moins chers,reclamation pour les logements,reclamation pour le travail,reclamation pour le rapatriement des cranes et encore….ca ce n’est pas une perturbation a grande echelle pour destabiliser le pays???

    Vox Populi
    27 décembre 2017 - 1 h 28 min

    Il faut consolider nos acquis linguistiques et non pas les détricoter !

    Djemel
    27 décembre 2017 - 1 h 11 min

    Une bonne idée à condition que les membres et les employés représentent équitablement toutes les régions de l’Algérie.

      anonyme
      27 décembre 2017 - 18 h 23 min

      Djemel
      27 décembre 2017 – 1 h 11 min

      laisse les autres régions d’Algérie tranquilles
      et occupe toi seulement de ta dechra

      Merci

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