L’affairiste intéressé Tliba et le business de l’appel au cinquième mandat
Par Karim B. – Des échos font état de l’initiative individuelle de l’affairiste Baha-Eddine Tliba qui appelle à soutenir un cinquième mandat pour le président Bouteflika. Le député controversé de Annaba aurait affirmé que trois personnalités politiques de premier rang adhéreraient à sa démarche dont on dit qu’elle aurait créé un malaise au sein du FLN. Tliba aurait affirmé, en effet, qu’il serait soutenu par l’ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal, l’ex-secrétaire général du FLN Abdelaziz Belkhadem et le très médiatique Chakib Khelil.
Des sources ont indiqué à Algeriepatriotique que la récente sortie de Djamel Ould-Abbès qui a affirmé, répondant à son rival du RND Ahmed Ouyahia, qu’il était fidèle à Bouteflika et qu’il le restait, faisant preuve d’un zèle excessif dans ses déclarations publiques, a suscité une certaine appréhension à la présidence de la République. Ces appels précoces à un cinquième mandat au profit du Président en exercice dénotent une précipitation de certains milieux proches du pouvoir pour se positionner dès à présent dans la perspective de l’échéance de 2019. Une échéance qui a pour première conséquence un début de crise au sein du FLN.
Baha-Eddine Tliba et l’aréopage d’affairistes qui ont tourné autour du clan présidentiel pour gagner les faveurs de Abdelaziz Bouteflika après son élection d’avril 2014, à laquelle ils ont contribué dans le but évident d’en tirer les dividendes, ne désespèrent pas de rééditer le coup. Mais tout ne s’est pas déroulé comme ce lobby de l’argent avait prévu. La crise économique qui a frappé le pays de plein fouet depuis la chute vertigineuse des cours du pétrole a poussé ces soutiens intéressés à revoir leurs ambitions à la baisse.
Par ailleurs, au lieu de renvoyer l’ascenseur à ses glorificateurs convoiteux, le président Bouteflika a, au contraire, orienté son discours vers la nécessité de mettre fin au business politique, dénonçant par divers canaux l’argent sale, sans pour autant faire suivre sa nouvelle feuille de route de procès contre les détenteurs de fortunes mal acquises et les responsables de haut rang impliqués dans les affaires pour donner à la lutte contre la corruption une dimension légale et un signal fort qui auraient rétabli la confiance des citoyens envers les gouvernants.
Le retour sur le devant de la scène de Baha-Eddine Tliba est la preuve, en tout cas, que le rendez-vous de 2019 risque de ne pas être différent de celui de 2014.
K. B.
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