Cette rencontre de haut niveau à Bruxelles que le Makhzen veut cacher
Par R. Mahmoudi – Une source informée a confirmé à Algeriepatriotique que le Service européen de l’action extérieure, organe placé sous l’autorité du haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a pris contact avec le représentant du Front Polisario à Bruxelles. Une première à ce niveau. Ce qui dénote un changement historique dans la politique de l’Union européenne vis-à-vis de la cause sahraouie. Un changement induit par l’arrêt de la Cour européenne de justice (CJUE) certifiant l’illégalité de l’intégration du Sahara Occidental dans les accords UE-Maroc, reconnaissant ainsi tacitement l’occupation des territoires sahraouis par le royaume du Maroc.
L’Union européenne reconnaît, ainsi de fait, le droit du Front Polisario à participer à la renégociation par l’Union de son accord de pêche avec le Maroc, ce qui placerait les parties belligérantes à la même table pour la première fois depuis 2012. Les Marocains font mine de ne pas être au courant de cette rencontre et veulent, selon notre source, à tout prix éviter sa médiatisation tant elle bat en brèche leur prétendue souveraineté sur le Sahara Occidental.
Cette nouvelle est de nature à affaiblir davantage la position de Rabat, à un moment où les Nations unies pressent les deux parties à relancer les négociations. Si, officiellement, le gouvernement marocain nie obstinément toute volonté de mener des négociations directes avec le Polisario, c’est qu’il se voit bien contraint de s’y soumettre. Pour essayer d’esquiver la question, le Maroc a trouvé la parade en exigeant, cette fois-ci, la présence de l’Algérie aux côtés du Polisario dans ses pourparlers engagés par l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Horst Kohler, qui a entamé une série de consultations avec diverses parties liées au dossier.
Cette soudaine éructation de Rabat s’explique par la nouvelle offre proposée par Mohamed Salem Ould Salek, ministre des Affaires étrangères de la RASD, qui avait déclaré lors d’une conférence de presse organisée à l’ambassade du Polisario à Alger que son mouvement était prêt à des négociations directes avec le Maroc, tout en se préservant le droit de demander l’intervention militaire de l’Union africaine pour libérer son pays.
R. M.
Comment (24)