Des ONG avertissent : «Le Maroc cherche à liquider d’autres prisonniers sahraouis»
Par Sadek Sahraoui – La Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) prévient, dans un communiqué rendu public récemment, que «le Maroc a l’intention de se venger des militants sahraouis qui adoptent des positions politiques en faveur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui».
Les auteurs du communiqué soulignent que «l’Etat marocain continue à pratiquer la détention contre les activistes sahraouis dans les territoires occupés du Sahara Occidental» et précisent que « la situation se détériore face à la détermination de l’Etat marocain à priver les prisonniers politiques sahraouis de leurs droits fondamentaux».
La LPPS informe à ce propos que le 25 février dernier, «les forces marocaines ont arrêté, maltraité et torturé sept jeunes Sahraouis, parmi lesquels un mineur, à El-Ayoun». Les animateurs de la LPPS rappellent que «les prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines vivent dans une situation inhumaine en raison de la violation de leurs droits fondamentaux en tant que détenus politiques». L’ONG cite les cas d’Ali Asaadouni et Salah Lebsir qui, selon leurs proches, ont été privés par les autorités pénitentiaires de la prison de Tata de leurs besoins les plus élémentaires. Ils citent également les cas des prisonniers politiques sahraouis Mohamed Tahlil et Yahya Mohamed El-Hafed Iazza de la prison de Bouizakarne qui ont été privés de soins alors que leur état de santé s’est beaucoup dégradé.
Se disant préoccupée par la situation «désastreuse» des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines, la LPPS appelle l’Etat marocain à assumer pleinement sa responsabilité devant l’état de santé des prisonniers qui font la grève de la faim, comme le cas du prisonnier politique sahraoui, membre du groupe Gdeim Izik Naama Asfari, qui mène une grève de la faim illimitée depuis le 27 février pour protester contre le non-respect de ses droits élémentaires et dénoncer les mauvais traitements dont il fait régulièrement l’objet de la part de la direction pénitentiaire de la prison d’Alaarjat.
Le constat est similaire pour les prisonniers du groupe Gdeim Izik dans la prison de Kenitra qui ont fait une grève d’avertissement de la faim de 48 heures depuis mercredi 28 février 2018 pour dénoncer les conditions inhumaines de la détention.
La Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines termine son communiqué en exigeant la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis et en revendiquant l’intervention immédiate de la communauté internationale pour garantir les droits des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines conformément au droit international.
S. S.
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