Les Al-Saoud s’apprêtent à changer les règles et les horaires de la prière
Par Kamel M. – Des médias saoudiens ont fait état de la décision du régime monarchique de Riyad de revoir les horaires de la prière de la nuit (al-îchâ’). Les Al-Saoud ont confié cette mission à une institution théologique qui devra statuer sur le caractère licite de cette nouvelle approche motivée par des raisons «pratiques». En effet, les wahhabites qui commencent à se départir petit à petit de leur doctrine extrémiste, sentent le besoin d’adapter les rituels islamiques aux nécessités de l’heure.
Le Conseil consultatif, l’instance qui émet les fatwas, devra se réunir incessamment pour étudier cette proposition initiée par vingt-cinq de ses membres. Mais les commentateurs estiment qu’une telle décision ne peut avoir émané que du roi et de son fils Mohammed Ben Salmane qui mène, depuis son accession – déguisée – au pouvoir en remplacement de son père, une politique d’ouverture tous azimuts qui pourrait aller jusqu’à une normalisation avec l’entité sioniste, notent les observateurs.
Le changement que les Al-Saoud s’apprêtent à effectuer sur le deuxième pilier de l’islam, la prière, révolutionnera la pratique religieuse dans ce pays jusqu’ici extrêmement sévère sur le respect des règles de conduite islamiques. Les autorités veulent désormais prolonger l’adhân (appel à la prière) d’al-ichâ’ de deux heures car, estiment les promoteurs de cette modification, le laps de temps entre les prières d’al-maghreb (coucher du soleil) et d’al-îchâ’ est «trop court», ce qui pousse les Saoudiens à se rendre dans les mosquées dans un intervalle serré, alors qu’ils sont obligés souvent de se déplacer loin pour rejoindre la mosquée.
Des sources parlent également de la possibilité d’autoriser la poursuite des activités commerciales durant les horaires de prière. Une idée qui fait jaser les conservateurs mais qui devrait, elle aussi, se concrétiser bientôt, sachant que le prince héritier Mohammed Ben Salmane compte bousculer les traditions quitte à forcer la main aux muftis et autres prédicateurs zélés. Sa détermination à mener jusqu’au bout sa nouvelle politique d’ouverture, il l’a démontrée en privant de leur liberté de hauts dignitaires saoudiens membres de la famille régnante et en gelant leurs comptes. Une démonstration de force à l’endroit des éventuels opposants qui se dresseraient sur son chemin.
K. M.
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