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Le couple franco-marocain vit le même séisme social sous deux régimes politiques sadiques 

Par Abdelkader S. – En France comme au Maroc, la rentrée sociale a des allures d’explosion. Dans ces deux pays toujours liés par un protectorat déguisé, une même fièvre populaire monte contre des gouvernements injustes, autoritaires et déconnectés des réalités sociales. Les dirigeants à Paris et Rabat s’entêtent, tandis que les peuples, eux, s’organisent. La rue devient l’unique lieu de contestation audible.

Depuis la rentrée de septembre 2025, la France est en proie à une succession de grèves, de manifestations et de blocages. Le monde de l’éducation, les soignants, les cheminots, les agriculteurs, jusqu’aux fonctionnaires des finances publiques, tous dénoncent une politique d’austérité masquée, une précarisation galopante, et surtout un mépris institutionnalisé.

L’annonce du nouveau gouvernement, ce dimanche, censée être une réponse à la grogne populaire, a produit l’effet inverse. En maintenant dans leurs fonctions ou en replaçant à des postes clés des figures politiques honnies – Gérald Darmanin, Rachida Dati, Bruno Le Maire, Bruno Retailleau, Elisabeth Borne –, l’exécutif a jeté de l’huile sur le feu. Cette mascarade a achevé de convaincre une grande partie de la population que le pouvoir ne cherche plus à dialoguer mais à imposer, quoi qu’il en coûte.

Des ministres pourtant éclaboussés par des affaires, comme Rachida Dati – visée par une enquête pour corruption – ou accusés d’autoritarisme à coups de 49.3, comme Elisabeth Borne, continuent à siéger sans rendre de comptes. Le sentiment d’impunité de la classe politique renforce un fossé devenu abyssal entre gouvernants et gouvernés.

A notre frontière ouest, le Maroc, que la France fournit en moyens de répression, connaît une agitation sans précédent depuis la flambée des prix, l’accroissement de la pauvreté et le scandale des connivences entre les élites économiques et le pouvoir royal. A Tanger, Rabat, Casablanca, Marrakech ou encore dans les campagnes oubliées du Rif, des dizaines de milliers de Marocains manifestent contre un régime aux abois.

Mais au lieu d’ouvrir le dialogue, le pouvoir monarchique répond par la force. Arrestations arbitraires, détentions politiques, répression violente de manifestations pacifiques. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux depuis septembre 2025 sont édifiantes. Des étudiants, des journalistes indépendants, des syndicalistes sont frappés, emprisonnés, parfois jugés à huis clos.

A la tête de cette gestion sécuritaire, le conseiller royal André Azoulay incarne pour beaucoup un pouvoir de l’ombre, omniprésent, et dont l’influence étrangère – notamment française et israélienne – alimente les accusations de vassalisation du pays. La normalisation des relations avec Israël, fortement contestée dans la rue, n’a fait qu’ajouter un motif supplémentaire de colère populaire.

Ce qui relie Paris et Rabat aujourd’hui, au-delà des relations diplomatiques, économiques ou sécuritaires, c’est une colère populaire qui refuse de retomber. Dans les deux cas, les peuples dénoncent un système où le pouvoir s’arroge le droit d’ignorer les revendications sociales les plus élémentaires.

La France, pays démocratique sur le papier, se referme sur une verticalité du pouvoir de plus en plus autoritaire, réduisant les contre-pouvoirs et criminalisant les mouvements sociaux. Le Maroc, monarchie constitutionnelle en théorie, fonctionne comme une autocratie monarchique où toute contestation est perçue comme un crime de lèse-majesté.

Les peuples, eux, n’ont plus grand-chose à perdre. Des deux côtés de la Méditerranée, un même cri : justice, égalité et dignité. A défaut d’être entendus dans les Parlements ou les palais, ils le hurlent dans la rue, envers et contre tout.

A. S.

8 Commentaires

  1. Vous attendez des actes de terrorisme en Algérie pour commencer à vous reveiller et dégager tous les bousbiriens (avec et sans papier) , la décennie noire vous l’avez déjà oublié

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    • @Schlomomo6
      Excellent commentaire.
      Qu’attend l’État Algérien pour expulser manu militari en 17 secondes tous les makhnazis et déchéance de nationalité et tous les subsahariens et sahéliens c’est un PRÉ-REQUIS….outre la clochardisation de l’Algérie criminalité terrorisme accrus une colonisation qui ne dit pas son nom.

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    • Que ce soit en france ou au royaume des songes et des mensonges, le pouvoir est totalement déconnecté du réel.
      Deux régimes en crise. Le pouvoir français qui fonctionne comme sous le régime de la quatrième république. L’instabilité est profonde. Certains demandent à emmanuel macron de démissionner. C’est historique !
      Le régime de rabat a été surpris par le mouvement populaire qui a pris possession de la rue marocaine pour réclamer plus de liberté et de justice sociale. Les manifestants appellent à la démission du gouvernement akhannouch. Une situation également historique dans un pays qui est en train de vivre une fin de règne d’un roi qui est toujours aux abonnés absents. Le très riche « roi des pauvres » n’ayant été qu’un roi fantôme …

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  2. La france vit sa crise institutionnelle et politique la plus grave depuis 1958. Une situation inédite qui n’est pas prêt de s’arrêter. On n’est vraiment revenu à la 4 ème république.
    Le maroc étant lié à la france jusqu’en 1956 à travers les accords d’interdépendance, la crise multidimensionnelle qui touche le régime français a automatiquement un impact sur le régime de rabat.

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  3. sébastien lecornu vient de présenter sa démission à emmanuel macron qui l’a acceptée. Le nouveau gouvernement n’a donc tenu que l’instant d’une nuit. Un nouveau record ! Le locataire de l’élysée macron va -t-il dissoudre l’assemblée nationale ?
    Quant au maroc, le premier ministre akhannouch et son gouvernement ne sont pas prêts de démissionner vu que c’est le roi azoulay 6 qui détient le vrai pouvoir décisionnaire.

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    • Le couple franco-marocain vit le même séisme social sous deux régimes politiques sadiques.
      Une union libre à travers les accords de La Celle-Saint-Cloud établissant les liens permanents d’une interdépendance jusqu’en 2056 pour le meilleur et pour le pire.
      Ainsi soit-il.

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  4. Depuis le temps que ça leur pendait au nez…La concomitance de ces deux éruptions « socio-volcaniques » autorise effectivement à lier les mêmes causes aux même effets…Le surrendettement des deux États, perte de la rente post-coloniale pour l’un, fin de la rapine néocoloniale pour l’autre…Ajoutez-y une sclérose politique chronique et vous avez tous les ingrédients de l’explosion…Chez l’un comme chez l’autre, on observe cet atavisme quasi sadique qui, en pleine tourmente, les porte à appeler le malheur et la destruction sur…l’Algérie ! Une sorte de transe satanique les saisis, au point de ne plus voir les flammes qui consument leurs chaumières et gourbis…Moralité : quand le feu prend chez ton voisin, ne souffle pas avec le vent, il peut tourner !

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