Par Karim B. – Un document interne de la Direction de l’information, de la documentation et des recherches (DIDR) de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), daté du 24 novembre 2021, confirme la collusion entre le gouvernement français et le MAK. Intitulée «Algérie : le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, notamment sa place au sein du Hirak et la situation de ses militants», cette note classée secrète et interdite de diffusion, mais dont Algeriepatriotique a pu obtenir une copie, suggère que l’OFPRA, établissement public placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, a adopté une position favorable à l’accueil des membres du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, organisation classée terroriste en Algérie depuis 2021.
Selon le document en question, la DIDR recommande explicitement de faciliter l’accès à la protection internationale aux militants et sympathisants du MAK. Une orientation qui confirme un encouragement direct à leur installation en France. La note insinue notamment la possibilité de délivrer des visas et titres de séjour dans le cadre d’une demande d’asile, ce qui rappelle les politiques d’accueil adoptées par la France au début des années 1990 envers des militants islamistes, après l’interruption salvatrice du processus électoral qui allait porter le parti religieux extrémiste du FIS au pouvoir, avec la bénédiction de François Mitterrand.
La note de la DIDR s’appuie quasi exclusivement sur des sources hostiles à l’Algérie. Parmi celles-ci figurent Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), Human Rights Watch, mais aussi des médias français tels que Le Figaro, Le Point, Libération ou encore Le Monde, qui répercutent le narratif du MAK. Elle fait référence également aux outils de propagande du MAK financés par le Makhzen, ainsi qu’à quelques sources algériennes connues pour être proches de l’ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, dont l’acharnement contre l’Algérie révèle une obsession maladive.
Le document de l’OFPRA a été produit dans l’objectif de fournir des éléments de contexte aux officiers chargés d’examiner les demandes d’asile. L’OFPRA élabore, en effet, ce type de notes confidentielles pour influencer les décisions du gouvernement, en s’appuyant sur un éventail de sources ouvertes, mais en orientant ses choix en faveur ou en défaveur des organisations concernées. La note relative au MAK rapporte une répression alléguée des militants de ce mouvement fantoche et insiste sur le risque de persécution, ce qui trahit une prise de position politique dissimulée derrière une démarche administrative.
Au-delà de la dimension diplomatique, la note interroge le fonctionnement interne de l’OFPRA et son articulation avec les orientations du ministère de l’Intérieur. Ces révélations s’inscrivent, en effet, dans une continuité plus large où certaines institutions françaises ont parfois laissé s’exprimer, voire se développer, des mouvements hostiles à l’Algérie, au nom de la défense des libertés individuelles ou de l’opposition au pouvoir. Cela n’est pas sans rappeler une période durant laquelle la justice française et suisse a été particulièrement attentive aux dénonciations calomnieuses des activistes salafistes, au moment où la France et d’autres pays d’Europe faisaient face à plusieurs vagues d’attentats islamistes meurtriers et où les attaques de Paris, Nice, Toulouse, Londres, Madrid ou Bruxelles, ont profondément marqué l’opinion publique européenne, alimentant l’idée que des complicités institutionnelles ont été exploitées par les réseaux extrémistes qui se sont enracinés sur le Vieux Continent.
La note de l’OFPRA ne peut, en tout cas, être interprétée autrement que comme un geste de bienveillance envers une organisation classée terroriste en Algérie et ne fera que confirmer le caractère inamical du régime de Paris, depuis l’arrivée au pouvoir du pion aux mains du lobby sioniste, Emmanuel Macron.
K. B.
