Robert Menard aux musulmans : «Respectez les églises chez vous !»
Par R. Mahmoudi – Le maire xénophobe de Bézier, Robert Menard, fait encore des siennes, en disant assumer une inscription à la signification controversée, gravée sur une stèle érigée dans sa commune en hommage au colonel Arnaud Beltrame, victime de l’attentat du 23 mars dernier à Trèbes, érigée ces derniers jours dans sa commune. Cette gravure décrit le colonel comme un héros français «victime du terrorisme islamiste».
Dite en Algérie ou dans un autre pays musulman, cette expression passerait sans faire de vague. Mais, en France, elle n’a pas du tout la même résonnance, à cause de l’amalgame que cela provoque. C’est, sans doute d’ailleurs, le but recherché par Menard dont ce n’est pas le premier geste d’animosité envers la communauté musulmane. Ami notoire des harkis et des nostalgiques de l’Algérie française, ce pied-noir natif d’Oran voue une haine particulièrement tenace contre l’Algérie et son indépendance.
Il est le seul officiel français à adopter cette expression, si on exceptait le président Macron qui avait eu à l’utiliser, une ou deux fois, dans des discours officiels avant de la retirer.
Conscient des conséquences de cette nouvelle provocation du maire de Bézier, trois membres du conseil d’une autre municipalité, Monfermeil, de la banlieue parisienne, se sont retirés de la séance de vote ayant précédé l’inauguration d’une stèle similaire, et ont exprimé leur vive préoccupation quant aux risques d’amalgame entre le terrorisme et l’islam. Pour eux, le maire de cette commune «entretient sciemment l’amalgame entre le terrorisme et l’islam, emboitant ainsi le pas à Robert Menard, réputé pour cela».
Ce dernier, dans une déclaration à la chaîne à capitaux saoudiens Al-Arabiya s’est défendu de toute idée de jeter l’opprobre sur les musulmans, mais insiste sur l’importance de définir l’identité islamiste des actes terroristes et notamment de celui dont a été victime le colonel Beltrame. «Je ne crois pas qu’on sert l’islam et les musulmans quand on omet de les qualifier», clame-t-il pour faire bonne presse, avant de se rattraper, en disant : «Dans ma ville, il y a cinq mosquées, que je respecte, et dont les dirigeants viennent me consulter dans des moments difficiles, mais je demande aux pays musulmans de respecter les églises chez eux, comme je respecte les mosquées chez moi.» Une manière de rappeler qu’il maintenait sa fameuse devise qui lui valut une salve de critiques : «La France est européenne, catholique et blanche.»
R. M.
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