L’ONU appelle à sanctionner les groupes maliens liés à Al-Qaïda
Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à des sanctions contre les rebelles du Nord du Mali qui s'allieraient à Al-Qaïda, dans une résolution adoptée à l'unanimité ce jeudi. La résolution «appelle les Etats membres à soumettre (…) les noms des individus, groupes et entités qui sont associés à Al-Qaïda, y compris dans la région du Sahel, et en particulier dans le nord du Mali», afin qu'ils fassent l'objet des sanctions prévues par l'ONU contre ceux qui soutiennent Al-Qaïda. Elle «demande instamment aux groupes rebelles au Mali de s'abstenir de toute forme d'association avec Al-Qaïda au Maghreb islamique et de lutter contre la menace représentée par des groupes terroristes au Mali». La résolution «soutient pleinement» les efforts des organisations régionales, dont la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et l'Union africaine, pour régler la crise au Mali. Mais elle ne leur donne pas encore de mandat de l'ONU pour déployer une force africaine contre les rebelles du Nord. La résolution, présentée notamment par la France, «prend note de la demande de la Cédéao et de l'Union africaine d'un mandat du Conseil de sécurité autorisant le déploiement de la force». Le Conseil se contente «de se déclarer prêt à examiner plus avant cette requête une fois que des informations supplémentaires auront été fournies en ce qui concerne les objectifs, les moyens et les modalités du déploiement envisagé». La Cédéao prépare depuis plusieurs semaines l'envoi éventuel d'une force au Mali, dont l'effectif est actuellement fixé à 3 300 hommes. Ses dirigeants avaient appelé vendredi dernier le Conseil de sécurité à «accélérer» l'adoption d'une «résolution autorisant le déploiement» de ses troupes contre les groupes armés qui contrôlent le nord du Mali. Le mois dernier, le Conseil s'était abstenu par deux fois d'apporter son soutien au projet de force d'intervention, le jugeant notamment trop imprécis. La résolution adoptée jeudi avertit aussi les islamistes qui ont détruit des mausolées musulmans à Tombouctou qu'ils pourraient être traînés devant la Cour pénale internationale (CPI). Le texte souligne que de telles attaques contre le patrimoine culturel ou religieux «peuvent constituer des violations des lois internationales», aux termes du Statut de Rome qui a créé la CPI ainsi que des Conventions de Genève. Le document appelle ainsi «toutes les parties au Mali à prendre toutes les mesures appropriées pour assurer la préservation» des sites qui appartiennent au patrimoine mondial.
R. I.