Y a-t-il des Algériens parmi les prisonniers exécutés en Irak ?
Plusieurs dizaines de prisonniers algériens avaient observé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention dans les prisons de ce pays en proie à une violence sans pareil depuis l'invasion américaine en 2003. Les détenus algériens, ainsi que des prisonniers de différentes nationalités arabes, ont été arrêtés et jugés pour terrorisme, mais ces derniers se défendent d'appartenir à des groupes armés. Plusieurs médias arabes ont fait état, en juin dernier, d'un mouvement de protestation de plusieurs prisonniers algériens qui dénoncent à la fois la maltraitance dont ils sont l'objet, les fausses accusations et l'absence d'intervention de l'ambassade d'Algérie à Bagdad pour venir à leur secours. Plusieurs d'entre eux avaient interpellé les autorités algériennes pour qu'elles intercèdent auprès de leurs homologues irakiennes en vue de leur transfert dans des prisons en Algérie. Nous venons d'apprendre, par le biais d’agences de presse, que 21 personnes ont été exécutées lundi en Irak pour «activités terroristes». «Le ministère de la Justice a fait exécuter lundi 21 personnes condamnées à mort dans des affaires de terrorisme, dont trois femmes», a indiqué Haidar al-Saadi, porte-parole du ministère irakien de la Justice dans un communiqué, sans préciser leur nationalité, ni la date des faits. Des dizaines de personnes ont été exécutées, en Irak, depuis le début de cette année, notamment pour «des actes de terrorisme et autres activités criminelles» ce qui a alarmé des organisations de défense des droits de l'Homme. Dix-sept personnes ont été exécutées en janvier et 14 autres en février. Le secrétaire de l'ex-président irakien Saddam Hussein, Abed Hmoud, arrêté en 2003 et condamné à mort, a été exécuté en juin. Navi Pillay, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, s'était dite, il y a quelques mois, «choquée» par ces exécutions et avait appelé le gouvernement irakien «à mettre immédiatement en place un moratoire sur la peine de mort». Amnesty International s'était également «alarmée» contre l'augmentation du nombre d'exécutions en Irak, et avait appelé les autorités à commuer les condamnations à mort en peines de prison ou à déclarer un moratoire. Selon la Constitution irakienne, il revient au Conseil présidentiel, formé du chef de l'Etat Jalal Talabani et des deux vice-présidents Tarek al-Hachémi et Khodeir al-Khouzaï, de ratifier les condamnations à mort, ouvrant ainsi la voie aux exécutions par pendaison. M. Talabani (kurde) s'est déclaré depuis longtemps hostile à la peine de mort et Tarek al-Hachémi (sunnite), sous le coup d’un mandat d’arrêt, est réfugié dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord du pays.
Sarah L./Agence
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