Ce journal qui voit des fantômes
Un journal arabophone, connu pour parler de lui plus que de l’actualité, tente par tous les moyens possibles et imaginables de rééditer le coup de la chamaillerie algéro-égyptienne de novembre 2009. Mais, cette fois-ci, les Algériens n’ont pas mordu à l’hameçon. Premier journal à diffuser tambour battant les images d’une poignée de Libyens surexcités, brûlant le drapeau algérien et gigotant devant notre ambassade à Tripoli tels des singes à la vue d’une banane, ce quotidien, qui jubile à chaque fois qu’un bar est incendié ou une prostituée lynchée dans une région touristique du pays, hallucine carrément dans son édition d’aujourd’hui. Il voit des miliciens libyens par centaines dans notre pays, traquant des dizaines de milliers de partisans de Kadhafi tout aussi imaginaires sur le sol algérien. Cet organe, qui défend des idées extrémistes d’une manière subreptice, avait «tué» dix-sept supporters algériens au Caire pour à la fois vendre sa marchandise, sans scrupule aucun, et attiser la tension entre les peuples algérien et égyptien – ce qu’il a largement réussi en parfaite symbiose avec des chaînes de télévision égyptiennes tout aussi lamentables –, et s’acharne, aujourd’hui, à allumer la mèche d’une nouvelle guerre fratricide qu’il exulterait à voir se déclencher entre les peuples algérien et libyen. Manque de pot, les autorités et les joueurs libyens se sont empressés de demander pardon à l’Algérie pour cet écart et disent qu’ils soutiendront notre équipe nationale qui les a pourtant éliminés. Et l’Algérie a, en toute logique, vite accepté ces excuses. Si contre l’Egypte, les Algériens ont répondu en masse aux attaques dont le pays avait fait l’objet, c’est que des Algériens, partis au Caire représenter les couleurs nationales, avaient été lâchement agressés. Dans le cas libyen, ce journal agitateur aura beau inventer des histoires rocambolesques, nos compatriotes ne tomberont pas dans le piège de cette manipulation, parce qu’ils savent qu’elle obéit à un objectif mercantiliste, ne s’en prennent jamais à plus faible qu’eux et, surtout, ont conscience qu’ils ne peuvent indéfiniment chercher des ennemis à écharper.
M. Aït Amara
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