Insécurité à nos frontières : la nouvelle feuille de route de Bousteila
Le patron de la Gendarmerie nationale a achevé, hier après-midi, sa tournée de deux jours qui l’a conduit dans quatre principales wilayas du grand sud algérien, à savoir Tamanrasset, Ouargla, El-Oued et Ghardaïa. Ainsi, tout en procédant à la nomination de deux nouveaux commandants pour les 6e et 4e Régions, en l’occurrence les colonels Belourissi et Abdaoui, le général-major Ahmed Bousteila a inauguré plusieurs nouvelles infrastructures, dont le nouveau PC d’Ouargla et des unités d’intervention, avant de lancer d’importants projets. Lors des réunions des cadres à laquelle ont pris part tous les commandants de groupement, Bousteila a insisté sur l’obligation de résultat, l’occupation maximale du terrain, le travail de renseignement et le rapprochement avec les populations frontalières afin de canaliser les flux d’immigration, d’une part, et de les sécuriser contre les actes criminels. Mais le général-major a aussi mis l’accent sur la nécessité de redoubler de vigilance sur les tracés frontaliers en élaborant une nouvelle feuille de route afin de garantir l'efficacité des nouveaux moyens déployés, comme la télésurveillance des frontières et la mise en œuvre d’un laboratoire scientifique qui dépendra directement de l’Institut national de la criminologie et de la criminalistique. En ce sens, nous révèle notre source, le lancement de la 3e SSI et d’un nouveau GIR (groupement d’intervention et de réserve) à Ghardaïa, le plus important dans le sud-ouest, se veut un investissement à long terme de cette institution qui se place à l’avant-garde contre le crime organisé et le terrorisme. L’instabilité des pays voisins, comme la Libye, la Tunisie et le Mali, ajouté à ces filières transnationales spécialisées dans le trafic de cannabis et d’armes, pèse sur nos frontières. Guerre d’usure ou guerre frontale, l’Algérie n’a d’autre choix que de prémunir ces régions souveraines au vu du caractère stratégique qu’elles revêtent. Le général-major Ahmed Bousteila a rencontré les walis de la région et des notables avec qui il a fait le point sur les relations qui caractérisent les citoyens avec cette institution qui s’investit dans la proximité. Le patron de la Gendarmerie nationale a mis en exergue le renforcement de la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et le grand banditisme qui menacent ces régions. En même temps, l’accent a été mis sur la sécurisation des voies de communication, des infrastructures publiques et des entreprises tant nationales qu’étrangères basées dans le Grand-Sud. Autant de raisons qui ont conduit Bousteila, dont l’agenda semble très chargé, à reprendre son bâton de pèlerin pour jauger ses élites et superviser ses troupes afin d’adapter la lutte contre la criminalité, sous toutes ses formes, avec les moyens mis en place pour ce faire.
Yanis B.