Un poète qatari enfermé dans un cachot pour avoir critiqué l’émir

Le Qatar est un pays à double face. L’une valable pour l’extérieur, porte le masque de l’adhésion aux idéaux de la liberté et de la démocratie, et l’autre, tournée vers l’intérieur du pays, sans fard et réelle, réprime l’expression de toute idée contraire à celles du prince. C’est cette face antidémocratique que les Qataris connaissent bien. Tout récemment, un poète en a fait les frais. Accusé d’appeler à renverser le gouvernement et de critiquer le prince, il a été condamné à la prison à vie par un tribunal du Qatar. Ce fait a surpris les observateurs crédules qui ne pouvaient penser qu’un pays qui soutient les soulèvements dans le monde arabe puisse enchaîner un poète qui appelle à un printemps «local». Le crime de Muhammad Ben Edhib-Ajmi est d’avoir salué dans ses poèmes «les soulèvements du printemps arabe qui ont renversé les dirigeants despotiques dans quatre pays arabes depuis le début de l'année dernière», sans s’empêcher de critiquer l'émir du Qatar, Hamad Ben Khalifa Al-Thani. Selon l’avocat Al-Ajmi Najeeb, son client, qui n'était pas présent au procès, a été enfermé dans une cellule d'isolement pendant près d'un an et n'a pas été autorisé à voir sa famille durant tout ce temps. L’avocat a déclaré que le verdict constitue un déni de justice flagrant, ajoutant qu'il allait faire recours. Le poète a été accusé d'incitation au renversement du gouvernement, une accusation passible de la peine de mort. Le code pénal au Qatar prévoit la peine de prison pour une période de cinq ans pour celui qui critique le gouverneur du pays. Il faut noter que le poète a été mis en prison pour son poème intitulé Le jasmin, posté sur YouTube. Le texte comprend un hommage à la révolte qui a conduit, en Tunisie, à l'effondrement du régime de Zine El-Abidine Ben Ali, et émet le vœu que ce mouvement atteigne d'autres pays arabes, avec une allusion évidente aux Etats du Golfe et au Qatar. Le poète lance comme un défi : «Nous sommes tous pour la Tunisie et contre les élites qui répriment.» Le Qatar finance la chaîne de télévision Al Jazeera qui couvre les manifestations dans les pays arabes mais ne dit absolument rien sur ce qui se passe au Qatar, contrairement à son slogan qui prétend qu’elle est ouverte à toutes les opinions. Les observateurs relèvent que le Qatar, qui n'a ni partis, encore moins une opposition politique organisée, ni liberté de la presse, a instrumentalisé les crises politiques que connaissent les pays arabes pour parvenir à un statut de puissance régionale et utilisé l’islamisme dans ce but, ce qui a irrité ces pays. La liberté d'expression est soumise à un contrôle strict au Qatar, au point où les journaux nationaux et autres médias s’imposent l’autocensure. En octobre, Human Rights Watch a critiqué la politique de «deux poids deux mesures» pratiquée par le Qatar en ce qui concerne la liberté d'expression, et exhorté l’émir à ne pas ratifier le projet de loi criminalisant les médias qui critiquent cet Etat du Golfe et ses voisins.
Karim Bouali
 

Commentaires

    syriano
    3 décembre 2012 - 22 h 55 min

    enfin un vrai musulman
    enfin un vrai musulman qatari.
    l’emir du qatar recoit ses instruction de washington,le qatar a la plus grande base militaire du monde arabe(ou fait parti des plus grandes)
    Ce poete a un courage digne d’un vrai musulman,le contraire du traitre qardaoui
    BRAVO FRERE
    (par contre en libye c’etait une contre revolution organisé par l’occident,le grand kadhafi(allah y rham chouhada)etait en train de créer une nouvelle monnaie, »le dinar or »une monnaie basé sur l’or et non sur des papiers ayant aucune valeur(fiat monnaie) comme le dollar,une excroquerie planetaire pour piller les matieres premieres
    En plus c’etait la seul monnaie(le dinar or)qui allait etre une monnaie hallal

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