Les chinois ZTE et Huawei exclus des marchés publics algériens
Le verdict dans le procès en appel de l’affaire d’Algérie Télécom a été prononcé aujourd’hui. Condamnés à 18 ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M’hamed, Mohamed Boukhari, ancien conseiller du PDG d’Algérie Télécom, et Chani Medjdoub, homme d’affaires algéro-luxembourgeois, écopent en deuxième instance de 15 ans de prison ferme pour «transactions illégales et blanchiment d’argent». La chambre correctionnelle près la cour d’Alger a, en effet, réduit légèrement la peine de prison des principaux mis en cause. Le parquet avait requis 20 ans de prison ferme. Ce petit allègement de la peine a assurément surpris la partie civile qui s’attendait plutôt à une aggravation de la sentence, jugée «clémente» au vu des chefs d’inculpation retenus contre eux. Mohamed Boukhari avait reconnu, à la barre, avoir effectivement perçu de l’argent dans le cadre des transactions commerciales conclues par Algérie Télécom avec les deux sociétés chinoises, ZTE Algérie et Huawei Algérie. Outre ces deux individus, la justice a condamné les deux sociétés chinoises en tant que personnes morales, à verser, chacune, une amende de 5 millions de dinars. Cela, en plus de leur exclusion des marchés publics pendant cinq ans. Ces deux sociétés avaient versé des commissions à deux bureaux de consulting appartenant à MM. Boukhari et Chani en contrepartie d’octroi de marchés en téléphonie fixe et internet. La justice a inclus dans la peine prononcée aujourd’hui la saisie de tous les biens acquis par les mis en cause grâce aux transactions douteuses révélées dans cette affaire. Dix ans de prison ont été prononcés contre trois cadres chinois de ces deux sociétés qui sont en fuite à l’étranger et contre lesquels des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés à travers Interpol.
S. B.
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