Louisa Hanoune : «Un nouvel Afghanistan à nos portes»
Louisa Hanoune s’est élevée contre l’intervention militaire française au Mali. S’exprimant dans une conférence de presse ce matin à Alger, le secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), fidèle à ses principes, appelle l’Algérie à rester «attachée» à ses positions de principe de «non-ingérence étrangère dans les affaires des pays». Pour Louisa Hanoune, qui n’a cessé de mettre en garde contre les conséquences d’une telle intervention, la guerre déclenchée au Mali «est une menace dangereuse pour l’Algérie». Elle est, d’après elle, «un acte hostile» à notre pays. Elle considère que cette guerre est «l’œuvre des impérialistes français qui manœuvrent pour déstabiliser l’Algérie». Hanoune ne doute pas de l’existence d’un «plan diabolique» dûment préparé par les «puissances impérialistes» lequel vise à la fois le Sahel et l’Afrique du Nord. L’argument de la lutte antiterroriste n’est, à ses yeux, qu’un «alibi infondé» pour «justifier l’injustifiable». Elle estime qu’il y a péril en la demeure et que cette guerre ne sera assurément pas sans conséquences sur la région, dont l’Algérie. Face au danger de la situation, elle consacre d’ailleurs un conseil extraordinaire au Mali. Pour elle, si rien n’est fait pour contrer ce danger, il y aura un nouvel Afghanistan à nos portes du sud. S’opposer à cette intervention militaire étrangère au Mali est, pour elle, un acte visant à défendre la souveraineté du Mali et de tous les pays africains. Rappelant que l’Algérie a triomphé contre le terrorisme sans aucune intervention étrangère, Louisa Hanoune critique les propos du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, qui sont, dit-elle, en contradiction avec la déclaration du Premier ministre Abdelmalek Sellal qui mettait en garde, il y a quelques jours, contre toute menace visant l’Algérie. Pour elle, comme en France il y a consensus autour de l’intervention au Mali, en Algérie aussi il doit y avoir un consensus contre cette guerre qui constitue une menace pour la sécurité nationale.
S. B.
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