Révélations de WikiLeaks sur les visées secrètes de la France en Afrique
Tout est affaire de cacao, c’est à cela que se résume le motif des tribulations de l’armée française en Côte d’Ivoire et, par extension, en Afrique, comme l’indique parfaitement, du reste, l’intervention au Mali. D’abord la Côte d’Ivoire qui est, tout le monde le sait, le plus grand producteur de cacao dans le monde. En rappelant des faits qui remontent à 2003, René Titilo (un Belge qui se présente comme un passionné de voyages) a montré, à partir des révélations de WikiLeaks, que la France a agi pour empêcher Laurent Gbagbo de mettre en œuvre son projet de libérer l’économie ivoirienne en faisant fi de la domination française. «Cela aurait permis à la Côte d’Ivoire de s’ouvrir à tous ceux qui souhaitent lui tendre la main pour relever son économie, et de susciter la libre compétition pour l’achat du cacao qui demeure la principale culture d’exportation du pays», écrit René Titilo. A partir de là, tout s’est déclenché et le reste n’est que poudre aux yeux pour tromper l’opinion publique sur les véritables intentions de la France dans ce pays. René Titilo montre que «l’expression "Opération pour le maintien de la paix" (sur la base d’une résolution de l’ONU concernant la Côte d’Ivoire) est particulièrement ironique, puisqu’elle est utilisée pour masquer le fait que le soulèvement des civils qui a abouti à la crise était un coup monté et perpétré par l’intervention de la France qui s’est rangée du côté des rebelles». Comment ? René Titilo l’explique : «Quand l’attaque a été déclenchée, les troupes loyalistes ont répliqué. Elles avaient même réussi à encercler les rebelles en les piégeant dans toute la ville et avaient tué à peu près 320 d’entre eux. Elles s’apprêtaient à lancer l’assaut final sur les 320 rebelles restants quand elles ont été brusquement freinées dans leur élan par le commandant français qui dirigeait les troupes françaises stationnées en Côte d’Ivoire. Ce dernier a demandé 48 heures de cessez-le-feu afin d’évacuer les ressortissants français et les quelques fonctionnaires des Etats-Unis de la ville. Les troupes loyalistes ont demandé d’attendre qu’elles reprennent d’abord Bouaké des mains des rebelles, mais les Français ont fermement insisté et obtenu le délai de 48 heures. Durant tout ce temps, des soldats français descendaient sur Bouaké à l’aide de parachutes pour prêter main forte aux rebelles.» Pour le Mali, ce n’est pas René Titilo, ni Wikileaks qui ont dévoilé les véritables motivations de la France dans ce pays, mais le Parlement français lui-même (voir article du 20 avril 2013 dans Algeriepatriotique). La véritable raison de l’intervention militaire française au Mali réside dans le fait que la France «ne peut se désintéresser de l’Afrique qui sera demain plus peuplée que l’Inde et la Chine et qui recèle la plupart des ressources naturelles, désormais raréfiées», révèle, en effet, un volumineux rapport élaboré par une commission parlementaire française qui parle d'une «intervention justifiée». Si la France ne veut pas quitter l’Afrique, c’est que ses intérêts le lui commandent, tout le reste n’est que leurre.
Kamel Moulfi
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