British Petroleum : l’ambassadeur du Royaume-Uni à Alger lève les malentendus
La compagnie britannique des hydrocarbures British Petroleum (BP) ne renoncera pas à ses engagements en Algérie, a assuré, aujourd’hui dimanche, à Alger, l'ambassadeur britannique en Algérie, Martyn Roper. «Il y a eu beaucoup de malentendus dans la presse sur BP. Mais BP va rester en Algérie. Elle est très engagée et va poursuivre ses projets», a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, tenue à l'occasion de la 46e édition de la Foire internationale d'Alger. Les propos du diplomate britannique démentent les rumeurs colportées ces dernières semaines sur un éventuel désengagement de la compagnie pour des prétextes liés à la sécurité des sites pétroliers. La déclaration de l’ambassadeur a le mérite d’être très claire à ce sujet. Il en veut pour preuve la visite, prévue la semaine prochaine en Algérie, d’une délégation d’opérateurs du secteur des hydrocarbures. «Une dizaine d'entreprises britanniques du secteur de l'énergie effectueront, la semaine prochaine, une visite à Hassi Messaoud dans le cadre d'une mission économique en Algérie», a révélé M. Roper. Pour le diplomate, l'intérêt des sociétés britanniques pour le marché algérien est «de plus en plus croissant». Si les rumeurs d’un départ de BP de l’Algérie avaient fait, des semaines durant, les choux gras de la presse, la compagnie britannique n’avait pas évoqué officiellement le sujet, jusqu’à cette déclaration, qui n’a pas été du goût d’Alger, de son directeur exécutif, Bob Dudley, début mai à l'agence Reuters. M. Dudley y avait annoncé la décision de son Groupe de revoir le calendrier de réalisation de ses deux projets à In Amenas et In Salah, estimant que les mesures prises par les autorités algériennes pour sécuriser les sites pétroliers n’étaient pas suffisantes. Les responsables de BP avaient pourtant rassuré, quelques jours auparavant, quant à la détermination de la compagnie à poursuivre ses activités en Algérie. Cette ambivalence dans le discours cachait en fait d’autres intentions pas du tout liées à la donne sécuritaire, selon les observateurs. Ces déclarations étaient, en fait, destinées à mettre la pression sur les autorités algériennes dans le but de les amener à assouplir les conditions d’investissement, la dernière révision de la loi sur les hydrocarbures, en dépit des avantages fiscaux nouveaux qu’elle accorde, n’ayant pas suscité des commentaires enthousiastes. Les propos de l’ambassadeur britannique à Alger peuvent donc être perçus comme un recadrage de la position de la compagnie par rapport à sa présence en Algérie.
Amine Sadek
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