Un diplomate explique les dessous de l’acharnement contre l’Algérie
«Derrière les événements de Chaâmbi et les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, la cible est toute trouvée : l’Algérie», explique une source diplomatique algérienne, suite aux propos accusateurs tenus par le journaliste Safi Saïd sur Nessma TV et les délires de Adel Zarrouk et Yassine Ayari sur Al Moutawassat TV. «C’est ce que tentent de faire croire des médias proches de la troïka au pouvoir en Tunisie ou, plus précisément, leurs invités, soigneusement sélectionnés», précise notre source qui estime que «l’Algérie devient ainsi le bouc-émissaire parfait pour justifier l’échec du gouvernement à assurer la sécurité du pays et à faire oublier tous les appels à la haine et la violence proférés par les propres dirigeants actuels». La chaîne de télévision Al Moutawassat a invité un certain Adel Zarrouk qu’on présente «comme homme de média». Il accuse carrément les services secrets algériens d’être derrière le massacre de Chaâmbi du 29 juillet. Sur Zitouna TV, c’est le blogueur Yassine Ayari qui a été invité pour donner ses analyses de la situation. Le plateau télé est animé par le rédacteur en chef d’El Fejr, organe d’Ennahda. Notre source déroule le film de cette campagne de dénigrement savamment mise en place par les porte-voix du parti islamiste tunisien : «Ayari relève que les terroristes ne sont pas idiots et poursuivent des objectifs bien déterminés qu’ils n’ont pas peur d’annoncer en public. Il relève également que l’homme d’affaires et lobbyiste Kamel Eltaïef était invité à l’ambassade d’Algérie aux côtés de Hamadi Jebali. Et de s’interroger sur ce que fait Kamel Eltaïef à l’ambassade algérienne, suggérant que, peut-être – et il insiste sur le peut-être – que ce qui s’est passé aujourd’hui (embuscade contre les soldats tunisiens, ndlr) est lié à cela. Le même Ayari interviendra par téléphone sur Al Moutawassat pour donner son «analyse» et véhiculer le même message pointant du doigt Kamel Eltaïef et l’Algérie». Ces médias et leurs invités insinuent donc que Kamel Letaïef serait «l’homme de l’Algérie» qui chercherait à faire échouer la révolution tunisienne. Cette levée de boucliers contre l’Algérie était prévisible, tant aussi bien le Maroc de Mohammed VI que la Tunisie de Ghannouchi cherchent à justifier leurs échecs en pointant du doigt le voisin algérien, stable et prospère, dont le tort est de refuser de céder au chantage de Rabat et de ne pas soutenir les thèses rétrogrades du nouveau régime de Tunis dont la chute est imminente.
Karim Bouali
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