Béjaïa : le PST veut réhabiliter le discours de la gauche

Quelques centaines de militants et de sympathisants du Parti socialiste des travailleurs (PST, extrême gauche) ont manifesté, aujourd’hui jeudi, à Béjaïa, à l’occasion de la célébration de la fête des Travailleurs, en présence du secrétaire général du parti, Mahmoud Rachidi, pour protester contre «la politique libérale», responsable, selon eux, de la destruction des entreprises publiques, du chômage et de la corruption, et pour réclamer le respect de la liberté syndicale et de toutes les libertés. Les organisateurs ont choisi un itinéraire inhabituel (du TRB à la maison de la culture Taos-Amrouche), couronné par un meeting à l’arrivée, au milieu d’un énorme encombrement dans la ville, à cause du traditionnel marathon du 1er mai qui se déroulait au même moment, avec la participation cette année, apprend-on, de l’ambassadeur de Turquie en Algérie. Scandant des slogans traditionnels dénonçant à la fois le chômage, la misère et la corruption, les manifestants n’ont pas manqué de stigmatiser les dernières élections qu’ils qualifient de «mascarade». Dans son appel, la direction du PST revendique, également, la permanisation de tous les travailleurs et l’instauration d’une échelle mobile des salaires, et appelle à «un front démocratique antilibéral et anti-impérialiste». Très présent dans la wilaya de Béjaïa, le PST a toujours disposé d’élus locaux. Son porte-voix le plus connu, Mohand Saddek Akrour, élu à la tête de l’APC de Barbacha lors de l’ancienne mandature, a mobilisé tous les citoyens de sa commune, en novembre 2013, pour réclamer la dissolution de la nouvelle APC, issue selon eux, d’une majorité illégale. Dans une déclaration précédente, le PST s’en est vertement pris à l’autre parti se revendiquant du legs idéologique trotskiste, le PT de Louisa Hanoune, qu’il accuse d’«abandonner la cause ouvrière», pour avoir cautionné toutes les politiques du pouvoir en place.
R. Aït Ali