L’Algérie concernée : Interpol lance une campagne mondiale contre les enlèvements et la corruption

Sous le générique «Turn Back Crim» (Repoussons le crime), Interpol vient de lancer une campagne destinée à alerter l'opinion sur les dangers de la criminalité et son impact sur la vie quotidienne. L’Algérie est directement concernée par le crime organisé tel qu’il est défini par Interpol et qui inclut notamment les enlèvements, la corruption et la cybercriminalité, trois délits devenus fréquents dans notre pays et qui contribuent, selon Interpol, à financer le crime organisé, comme c’est expliqué dans une vidéo intitulée «Le crime organisé a besoin d’argent pour exister, ne lui donnez pas le vôtre», diffusée dans le cadre de cette campagne par l’organisation de police criminelle internationale. Fait significatif de ce point de vue : on sait qu’Interpol a inscrit l’Algérien Farid Bedjaoui, soupçonné d’implication dans le scandale de corruption Sonatrach, dans sa notice rouge diffusée sur son site. Concernant les enlèvements qui ont marqué particulièrement la région de la Kabylie, ils ont été motivés la plupart du temps par des demandes de rançons, ce qui les place parmi les cibles définies par la campagne d’Interpol, d’autant plus que la connexion entre les enlèvements et les activités terroristes a été, à maintes fois, établie. Quant à la cybercriminalité en Algérie, elle a nécessité la promulgation d’une loi en 2009 pour servir de cadre juridique à la lutte contre ce crime. Cette loi permet le recours à la surveillance des communications électroniques à des fins préventives, sous réserve des dispositions légales garantissant le secret des correspondances et des communications. Pour Interpol, la corruption dans le sport, la contrefaçon, la cybercriminalité, les enlèvements, la fraude, la pédocriminalité est liée à diverses formes de trafics, comme le commerce illicite de marchandises, de médicaments de contrefaçon, de stupéfiants, d’armes, y compris d’êtres humains, qui se trouvent au cœur de réseaux transnationaux du crime organisé. Interpol a choisi la star de cinéma Jackie Chan, acteur célèbre des films de kung-fu, originaire de Hong Kong, pour être le premier ambassadeur de cette campagne, mais il y aura également l’Argentin Lionel Messi, quadruple Ballon d'or, qui aura à mettre à profit le grand prestige de footballeur qu’il a auprès des jeunes et du grand public, en général, pour promouvoir le fair-play sur les stades et la lutte contre la corruption dans ce sport-roi. Toutefois, la sonnette d’alarme tirée par Interpol risque d’arriver trop tard. Les activités illégales ont envahi la sphère économique à tel point qu’elles pourraient être prises en compte, apprend-on, dans les calculs du PIB. C’est l’éventualité envisagée très sérieusement par l'institut statistique européen Eurostat. Pis, il encourage vivement l’Union européenne à emprunter cette voie. Des agences de presse rapportent que, selon certaines études, l'économie souterraine en Europe représenterait 19,3% du PIB cumulé. L’exemple de la France où, selon les spécialistes, une cigarette fumée sur cinq provient du marché noir est édifiant : la prostitution, le trafic de drogue et d'autres activités illégales représenteraient 10,8% du PIB, soit 219,2 milliards d'euros. Ne parlons pas de l’Italie où la mafia est née avant de connaître son développement spectaculaire aux Etats-Unis.
Kamel Moulfi
 

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