Tsahal envisagerait-elle de fuir le champ de bataille à Ghaza ?

Khaled Mechaal, responsable du bureau politique du Hamas, vient de déclarer lors d'une conférence de presse tenue mercredi à Doha que les Palestiniens sont souverains et que personne n’est habilité à «négocier un cessez-le-feu à notre insu». Faisant allusion aux négociations entre Egyptiens, Américains, Israéliens, ainsi que la Ligue arabe qui pressent le Hamas à un cessez-le-feu immédiat. Il a affirmé solennellement que les Palestiniens n’ont plus le choix entre une mort lente et une mort instantanée. Plus que la levée du blocus sur Ghaza, il a affirmé que «nos conditions aujourd’hui pour un cessez-le-feu ne vont plus se limiter à cette exigence exclusive, c’est pour un accord global que nous serions disposés à des négociations en même temps que des négociations pour un cessez-le-feu». Il définit l’accord global comme étant la somme des revendications que les Palestiniens ont formulées de tout temps, à savoir le retour des réfugiés, la restitution des territoires confisqués en 1967 et la capitale de l’Etat palestinien, Al-Qods. «Sans cet accord, nous continuerons la résistance jusqu’à la libération de la Palestine. Parler aujourd’hui de cessez-le-feu partiel, cela n’a plus de sens pour nous, autant mourir dans le combat que de mourir lentement par le blocus et d’autres contraintes qui sont exercés sur nous depuis l’occupation.» Les Israéliens, avertis, déclarent à leur tour qu’ils réfléchissent à un cessez-le-feu unilatéral. Entendre un retrait du champ de combat, qui serait en toute logique motivé par la perte de près de 50 soldats, dont des officiers de haut rang, la destruction de trois drones et d’un F16, causés par la détermination des résistants palestiniens, et ce, après avoir découvert que l’armement qu’utiliseraient les combattants de la résistance serait de fabrication russe et qu’il est très puissant et très sophistiqué. Allons-nous dans ce cas de figure assister à un spectacle insolite, celui de voir les combattants palestiniens poursuivre l’armée israélienne dans sa fuite et la poursuite des combats contre Israël par des attaques de missiles à longue portée. A ce propos, Khaled Mechaal avance l'idée que c'est autour des Palestiniens de faire le blocus contre Israël, après le missile qui s'est abattu aux environs de l'aéroport de Tel-Aviv et qui a poussé les compagnies aériennes internationales à suspendre leur vol vers cette destination, par crainte de voir l'un de leurs avions abattu par un missile palestinien. Entretemps, l’ONU dit qu’elle enquêtera sur d’éventuels crimes de guerre commis par Israël, mais de ce côté-là, Khaled Mechaal ne se fait guère d’illusions. Il ne faut rien espérer de ce côté-là dans la conjoncture actuelle ! Cela fait 60 ans que l’ONU enquête sur d’éventuels crimes de guerre commis par l’armée israélienne contre des civils palestiniens, en vain ! Pourtant, affirme-t-il, «les morts côté palestinien ont toujours été des civils et du côté israélien toujours des militaires». Dans une compulsion répétitive, à chaque massacre de civils palestiniens, l’ONU s’indigne et promet une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, sans jamais pouvoir inculper les coupables. Ne serait-il pas un aveu d’impuissance de cette institution internationale, qui est prise en otage par les lobbies sionistes, et dont les bonnes intentions qu’elle affiche ne seraient qu’un moyen détourné pour humaniser ces massacres périodiques de civiles sans défense ? Ce sont tous ces facteurs d’impasse sur la résolution du conflit israélo-palestinien qui ont poussé la direction de la résistance palestinienne à rejeter tout compromis en défaveur de la souveraineté de la Palestine et à poursuivre la résistance. D’autant qu’elle se retrouve encouragée et réconfortée par l’impact catastrophique de cette énième agression sur l’économie israélienne et sur son image dans l’opinion internationale, qui viennent se rajouter à l’impact psychologique des pertes humaines au sein de Tsahal et sur la société israélienne en général. Dans ces conditions, le choix est vite fait pour Tsahal. Continuer l’agression et aggraver la dégradation de la situation économique tout en épuisant le capital sympathie dans l’opinion internationale, récolté après de longues décennies de travail obsessionnel de propagande, ou se retirer et entamer de véritables négociations pour une solution définitive à l’occupation de la Palestine qui soit équitable pour les deux parties en prenant le droit international comme référence. Car la résistance palestinienne n’est pas prête à céder, ni sous la pression des bombes ni à un cessez-le-feu routinier, qui à peine consommé annonce déjà la prochaine agression.
Youcef Benzatat
 

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