Sonatrach fore le premier puits de gaz de schiste en utilisant une boue dangereuse pour l’environnement
Algeriepatriotique a appris de sources sûres que Sonatrach a effectivement commencé le forage du premier puits d’exploration de gaz du schiste à In Salah, plus précisément dans le bassin d’Ahnet. La société nationale des hydrocarbures a prévu de forer onze puits sur une période allant de sept à treize ans, indiquent les mêmes sources. Ce forage effectué «à 100%» par Sonatrach à travers sa filiale ENTP (Entreprise nationale des travaux aux puits) utilise une boue à l’huile «connue pour être la pire de tous les fluides de forage», s’inquiètent nos sources. Ces dernières expliquent le recours à ce fluide au lieu de la boue à l’eau «qui est recommandée dans tous les types de forage» pour des raisons économiques. «Mais la boue à l’huile synthétique provoque des effets écologiques catastrophiques», alertent nos sources, qui s’étonnent que Sonatrach interdise l’utilisation de ce procédé nuisible à l’environnement aux compagnies étrangères tout en y recourant elle-même pour le forage du premier puits de gaz de schiste. «Sonatrach est très stricte quant à l’utilisation des fluides de forage. Elle interdit l’utilisation de la boue à l’huile pour ses effets néfastes sur l’environnement. Il est donc inconcevable qu’elle l’utilise dans ce premier puits dont elle a commencé le forage pour l’exploration du gaz de schiste», insistent nos sources. Ce type de boue de forage, à laquelle est ajouté un nombre conséquent d’additifs chimiques ou naturels, atteint un niveau de pollution très élevé comme celle causée par la fracturation hydraulique. La décision du gouvernement d’exploiter le gaz de schiste a fait couler beaucoup d’encre. Algeriepatriotique s’est déjà fait l’écho(*) de l’existence d’accords secrets entre Alger et Paris concernant ce projet cher au gouvernement français qui a reçu l’aval des plus hautes autorités algériennes pour faire profiter les entreprises françaises de ce marché juteux, l’exploitation de cette ressource étant interdite en France. Bien que Paris s’intéresse de très près à l’exploitation du gaz de schiste en Algérie, c’est néanmoins Sonatrach qui a commencé le premier forage et non pas une société française. Une façon, pensent nos sources, d’éviter une nouvelle levée de boucliers, l’annonce de la décision prise par l’Algérie de recourir à cette énergie non conventionnelle ayant été faite par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Nos sources sont certaines, en tout cas, que «dans peu de temps, nous verrons les sociétés françaises Total ou GDF Suez se mettre à l’œuvre dans le Sahara algérien».
Mohamed El-Ghazi
(*) Articles du 20 décembre 2012, du 14 mars 2014, du 22 mai et du 27 mai 2014.